« 2021 est clairement une année de transition pour Atos » annonçait Elie Girard, directeur général d’Atos, dans un communiqué accompagnant les résultats trimestriels. Après une baisse de 1,9% au premier trimestre, l’entreprise a en effet vu son chiffre d’affaires se stabiliser au second trimestre, pour s'établir à 5,442 milliards d’euros au total sur le premier semestre 2021 (contre 5,477 M€ d'euros au S1 2020). Le groupe a enregistré une perte nette de 129 millions d’euros pour ce semestre. Il y a deux semaines, il avait alerté sur ses mauvais résultats provoquant la chute brutale de l'action.
Pour expliquer cette faiblesse, Elie Girard évoquait alors « une accélération du déclin des activités d'infrastructures classiques dans un contexte de migration plus forte vers le Cloud post-Covid ». Ne cherchant plus la croissance mais la stabilité, la SSII souhaite désormais se repositionner vers le digital, le cloud, la sécurité et la décarbonation, quatre points clés sur lesquels Elie Girard insiste. Début juillet, Atos avait fait part du lancement de plusieurs plateformes dédiées à ces thématiques lors de son rendez-vous annuel dédié à la transformation numérique.
Des cessions attendues et un plan de départ en Allemagne
Avec la plateforme digital hub, Atos souhaite libérer les données dans les entreprises, faciliter leur traitement, et promouvoir le partage d'information. Ce développement se voit accompagné d’une autre plateforme, computer vision, dédiée à l’analyse d’images et vidéos appuyée par l’intelligence artificielle. Fort de ces deux solutions, Atos espère accélérer l’accompagnement des entreprises dans leur transformation digitale.
Derrière ces objectifs, le groupe espère aussi se renouveler et cherche d’autres partenaires pour réduire la sous-utilisation de certaines activités, à l’exemple de ses services d’hébergement, mais aussi pour son offre de logiciels de communications unifiées avec Unify, qui appartient à Atos depuis 2016. L’ensemble de ces activités représenterait aujourd’hui environ 20% du chiffre d’affaires d'Atos, une part non négligeable pour le groupe. Face à cette expansion sans fin, Atos a annoncé un plan de départ en Allemagne de 25% des effectifs de l'activité d'infrastructures IT, ce qui représente 1 300 personnes sur les 10 000 employés. Pour rappel, le groupe comptait 104 808 salariés fin juin 2021.
Une salve d’acquisitions dirigées cloud et analyse des données
La pandémie aurait pu mettre au pas les activités du groupe mais celui-ci ne comptabilise pas moins de 18 acquisitions réalisées en l’espace d’à peine deux ans. Souhaitant garder le cap, Atos a annoncé hier le rachat de trois sociétés pour poursuivre son expansion et sa stratégie dans les quatre piliers cités précédemment. Le premier rachat concerne Nimbix, spécialiste des plateformes HPC cloud. Fondé en 2010 et basé près de Dallas (Texas), il propose des solutions qui permettent aux ingénieurs et scientifiques d’accéder à l’infrastructure et aux logiciels dont ils ont besoin pour concevoir, calculer, analyser et déployer des simulations ou des applications d’IA, de ML et de deep learning. Cette acquisition devrait renforcer les capacités d’Atos en matière de multi-cloud et de cloud hybride mais aussi consolider son positionnement sur le marché du cloud HPC dans le cadre de son initiative « OneCloud ».
Une autre acquisition, celle d'Ideal GRP - un intégrateur finlandais de systèmes de gestion du cycle de vie des produits (PLM) – devrait aider le groupe à développer cette branche PLM et solutions d'ingénierie. Atos avait par ailleurs déjà acquis une entreprise spécialiste des systèmes PLM, Processia, en juin 2021. La crise sanitaire avait en effet prouvé les failles existantes dans les chaînes de production et d'approvisionnement ces derniers mois conduisant les organisations du secteur industriel à accélérer leur transformation numérique pour maintenir un rythme et rester pleinement opérationnel.
Enfin, la signature d’un accord en vue d’acquérir Visual BI, spécialiste dans l’analyse des données et la Business Intelligence (BI) dans le cloud, est également à l’ordre du jour. La société, fondée en 2010 et basée à Plano, Texas (États-Unis), participera au déploiement de la solution digital hub, lancée le 9 juillet dernier. D’ores et déjà partenaire de firmes comme Snowflake Elite, Microsoft Gold Partner for Data & Analytics et SAP, Fishtown Analytics, Fivetran, Tableau, HVR Software, Qlik, Theobald Software et Alteryx, Visual BI participera activement à la valorisation du portefeuille client d’Atos. Fort de ses acquisitions et sa réorganisation, Atos estime retrouver une croissance annuelle de 5 à 7% de son chiffre d’affaires lors de ses prochains résultats.
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