La vie des start-ups est loin d'être un long fleuve tranquille. Entre la phase d'amorçage, puis celle du développement et de l'expansion, il peut se passer 1 001 péripéties. Heureusement, afin de les accompagner dans leur croissance, des structures existent proposant un suivi et du conseil pour booster un projet, finaliser un produit ou un business plan : il s'agit des accélérateurs. Dans l'Hexagone, il en existe de très nombreux. L'édition 2015 du Guide de Start-ups hightech en France, publiée par Olivier Ezratty, consultant spécialisé dans le numérique, en met quelques-uns en avant.

Le Camping. Créé en janvier 2011, il est sans aucun doute l'accélérateur à start-ups le plus populaire en France. Animé par l'association Silicon Sentier (désormais NUMA) et localisé en plein coeur de Paris, dans le Sentier, il comprend plusieurs étages d'espaces de travail partagé, un fablab, des espaces de séminaires... « Le Camping héberge une douzaine de startups web sélectionnées sur dossiers pour leur permettre de prototyper le projet, de se faire coacher par une quarantaine de mentors, et de fédérer des communautés d’utilisateurs pour valider le produit », peut-on lire dans le guide. Pendant leur période d'incubation, les jeunes entreprises bénéficient en outre de séances de formations (prise de parole, finance, marketing...) avant de présenter leur projet à des investisseurs potentiels. Le Camping constitue une valeur sûre en matière d'incubation : 90% des start-ups soutenues après trois ans d'activité sont toujours actives. A noter qu'il est intégré avec La Cantine.

TheFamily. Co-fondé en 2013 par Alice Zagury, Oussama Ammar et Nicolas Colin, TheFamily est un accélérateur financé par des investisseurs privés (MenInvest, Found Fair ventures et Index Venture). « Il accueille, « mentore » plus de 100 start-ups par an et se finance par l’obtention de 3% de participation dans les sociétés accompagnées, un modèle qui rappelle celui du Founder Institute », indique le guide. L’accompagnement prend la forme de formations sur mesure dans une première étape, sachant que de nombreuses formations en ligne sont proposées sur le site Koudetat. TheFamily propose en outre un système d'investissement, AIR (Accord d'Investissement Rapide), ayant la particularité de ne constituer ni de la dette, ni du capital mais une « sorte d'équivalent de stock-options dont le prix d'acquisition est proportionnel au cours d'arrivée et non pas fixé au moment de l'émission ».

L'Accélérateur

L'Accélérateur soutient les jeunes entrepreneurs pour développer leurs projets innovants. (crédit : D.R.)

L'Accélérateur. Son profil est quelque peu atypique puisqu'il accompagne non seulement les start-ups sur le long terme mais propose également un fonds d'amorçage. Il a notamment été créé par l'ancien patron de Photoways, Michel de Guilhermier. Au départ, un investissement de 15 000 euros est effectué avant une période de coaching sur 4 mois. Puis ensuite arrive une phase de co-investissement pouvant grimper jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros. 

DojoBoost. Cet accélérateur aide les entrepreneurs à valider leur idée, construire leur équipe et se préparer à lever des fonds. Il consiste en un programme de mentoring, formation et support étalé sur cinq mois. Le DojoBoost se focalise sur les projets à forte composante d’innovation dans l’Internet et le logiciel ayant un marché potentiel d’envergure internationale. Le programme qui est sélectif intègre 25 sociétés deux fois par an, en février et septembre.

BoostInLyon. Localisé dans le centre de Lyon, il aide les start-ups à comprendre leur marché, trouver le produit ou modèle économique le mieux adapté à leur profil. BoostInLyon fonctionne par double promotion annuelle de sept start-ups, accueillies dans un espace de travail partagé pendant quatre mois. Comme il se doit, les jeunes pousses sont accompagnées par des mentors.

Nextstars. A la croisée des chemins entre accélérateur et incubateur, Nextstars est une structure privée créée par d'anciens élèves d'HEC. Localisé rue de la Boétie, à Paris, elle s'appuie sur une soixantaine de mentors, de l'entrepreneur au consultant pour aider les start-ups à se développer. « Nextstars propose deux programmes, le premier d'accélération ouvert aux entrepreneurs porteurs de projets déjà formés avec une équipe constituée, le second qui est le Labo permettant le développement en interne d'idées pour lancer des prototypes et intégrer des entrepreneurs sans projets », nous a indiqué Bastien Marconi, directeur marketing de Nextstars. Une quarantaine de start-ups sont d'ailleurs passées entre les mains de cet accélérateur-incubateur ou sont actuellement en phase d'accélération (Meilleures Pharmacies, Emailing.com, Fund Me, SendinBlue, Deways, Cookit, Dandybox...)

Les incubateurs également de la partie

Aux côtés des accélérateurs, des incubateurs, apportant des services et conseils sur un plus long terme, sont également présentés dans le guide 2015 des start-ups hightech en France. C'est par exemple le cas de 50 Partners. Créé en 2012, cet incubateur est situé près des Halles, à Paris, et s'étend sur une surface de 650 m2. Fondé par 50 entrepreneurs dont Didier Rappaport (Dailymotion) ou encore Justin Ziegler (Priceminister) et Pierre Trémolières (delamaison.fr), cette structure propose un programme de mentoring de 18 mois, des services d'accompagnement à la levée de fonds ainsi qu'un réseau de partenaires proposant diverses prestations de conseil. En revanche, la sélection à l'entrée est particulièrement rude avec seulement 5 à 7 projets par an retenus. On est donc loin d'un fonctionnement par promotion avec une ou plusieurs dizaines de jeunes pousses organisées en promotions. Par ailleurs, on retiendra qu'en mars 2014, 50 Partners a lancé une structure d'investissement (50 Partners Capital) proposant jusqu'à 150 000 euros par start-up intégrée.

Parmi les autres incubateurs évoqués, on trouve aussi Full Booster, le Welcome City Lab, inauguré en septembre 2014, mais également le gigantesque projet de la Halle Freyssinet soutenu financièrement par le PDG de Free, Xavier Niel, et qui doit voir le jour en 2016. Sans compter d'autres, localisés aussi à Bordeaux et Marseille.