CIO. Vous avez été DSI d'une grande ville. Vous êtes aujourd'hui DSI d'une université. Est-ce si différent que cela ?

François MadjlessiTout à fait. Dans une ville, il faut une certaine appétence des édiles pour l'acceptation du numérique et ainsi amorcer le changement. A l'université, les étudiants sont nés avec le numérique alors que, pour la plupart des chercheurs et des enseignants, moins jeunes, le numérique n'est pas en général naturel. Nous vivons ainsi une sorte de crise. Le numérique remet en cause la manière même de réaliser des enseignements. Il faut par conséquent une transformation digitale de la pédagogie mais celle-ci doit partir de l'enseignement, du métier. Il ne s'agit pas de plaquer un enseignement sur des outils digitaux.

A ce jour 8 800 heures de cours des matières telles que les mathématiques, les finances, sont enseignées en utilisant les salles informatiques,plus de 20 salles, 600 postes et une quarantaine de logiciels pédagogiques, comme Bloomberg, SAS, Reuters, Qlikview. Par ailleurs nous avons mené de nombreuses innovations dans ces salles pour faciliter le parcours pédagogiques : boîtier de partage de projection pour vision simultanée des écrans entre les étudiants et l'enseignant, prêt de portable, webconférence, espace de co-working avec mur digital, application de sondage en direct, ...

Nous avons des enjeux autour du BYOD et de l'interopérabilité des applications pédagogiques. Plutôt que de les réserver à des salles dédiées, il faudrait pouvoir les utiliser de manière ubiquitaire. Nous discutons avec des acteurs du cloud public pour y héberger les API de nos applications développées en mode SOA.
En amphithéâtres, les cours restent plutôt théoriques tandis que les TD sont, bien sûr, plus pratiques. Mais les étudiants demandent sans cesse qu'il y ait moins de théorie, plus de pratique et surtout plus d'interactivité. Et, pour cela, le recours à l'informatique est croissant.

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