Les analystes pensaient que Bouygues Telecom allait donner des gages de bonne foi auprès de l'Autorité de la concurrence. L'opérateur a voulu aller très vite et dès ce week-end a annoncé être entré en négociations exclusives avec Iliad pour lui céder son réseau, qui comprend environ 15 000 antennes et un portefeuille de fréquences 2G, 3G et 4G. Le montant de la transaction peut s'élever jusqu'à 1,8 milliards d'euros. Toute cette opération est néanmoins conditionnée à la conclusion du rachat de SFR par Bouygues Telecom.

Le troisième opérateur entend donc séduire à la fois Vivendi en misant sur le réseau de SFR pour croître aussi bien dans la téléphonie mobile, mais surtout la prochaine bataille des télécoms, la fibre optique. Pour Free Mobile, Maxime Lombardini a expliqué à nos confrères du Monde, « nous trouverions notre indépendance plus rapidement ». En parallèle de l'ouverture des négociations, Iliad a annoncé ses résultats annuels montrant une part de marché de 12% dans le mobile avec 8 millions de clients.

Le gouvernement semble plutôt disposé à voir le marché des télécoms revenir à trois opérateurs comme cela se fait dans d'autres pays européens et pousse l'offre de Bouygues Telecom. Orange, par la voix de son PDG, Stéphane Richard interrogé sur Europe 1 s'est déclaré « favorable à la consolidation dans le secteur des télécoms, mais nous serons d'une extrême vigilance ». Seule ombre au tableau, les associations de consommateurs redoutent une remontée des prix en cas de retour à trois opérateurs. Cet emballement médiatique a un peu éclipsé l'offre de Numericable qui avait lancé les hostilités il y a quelques semaines.