« Ceci est le plus grand ... effort pour un projet de puce dans l'histoire de l'humanité, avec un budget de plusieurs milliards de dollars », a fièrement indiqué sur scène Jen-Hsun Huang CEO de Nvidia. Et avec un sourire sur le visage, il a souligné : « Je suis sûr que vous pouvez aller sur Mars [avec ce budget] ». Et le résultat ? Nvidia affirme que sa GeForce GTX 1080 est beaucoup plus rapide que la Titan X, la carte mono-GPU la plus performante aujourd'hui et encore plus véloce que deux GTX 980 en SLI.

Avec cette dernière génération de cartes 3D, Nvidia est passée à la gravure 16 nanomètres. Après être restés quatre longues années en 28 nm, les deux principaux fournisseurs de circuits graphiques - Nvidia et AMD – sont passés sur des transistors plus petits. Nvidia avec la puce Pascal sur les GTX 1080 et GTX 1070, et AMD avec le circuit Polaris, gravé lui en 14 nm. Ces progrès devraient apporter une plus grande efficacité énergétique et plus de puissance de calcul aux cartes graphiques des deux fournisseurs.

De 600 à 700$ HT pour la GTX 1080 

AMD a déjà montré le gain en termes de ratio performances/énergie avec le jeu Star Wars Battlefront en 1080p totalisant une consommation de seulement 86 watts pour le système complet contre 140 watts sur une plate-forme identique équipée d'une carte graphique Nvidia GTX 950. On attend encore la réponse de Nvidia, mais sa GeForce GTX 1080 sera plus rapide que deux 980 GTX en SLI, selon Huang. Et la GTX 1070 sera supérieure à une Titan X pour environ un tiers du prix de cette dernière. Coté tarifs, les dernières cartes 3D Nvidia seront proposées à 600 $ et 700 $HT pour la GTX 1080 (à partir du 27 mai) alors que la GTX 1070 arrivera à 380 et 450 $HT (le 10 juin seulement).

 

La GeForce GTX 1080 dispose de 8 Go de RAM, de ports HDMI 2.0B et DisplayPort 1.4, le tout alimenté par un seul connecteur 8 broches. Elle est cadencée à 2114 MHz avec une température de 67°.

La GeForce GTX 1080 est la première carte Nvidia reposant sur la gravure 16 nanomètres grâce à l’exploitation de la technologie FinFET déjà utilisée dans le monstrueux circuit Tesla P100 dévoilé en avril dernier et destiné au marché HPC.

Contrairement au Tesla P100, la GeForce GTX 1080 fait encore l’impasse sur la mémoire HBM (high-bandwidth memory), déjà exploitée par AMD dans ses cartes grand public Fury. Au lieu de cela, la GTX 1080 dispose de 8 Go de GDDR5X (10 Gbps de bande passante) fournies par Micron. Nvidia préfère attendre l’arrivée de la HBM2 (deuxième génération donc) qui pourra dépasser les 4 Go de la HBM1. Mêmes les cartes graphiques d’AMD ne supporteront pas la HBM2 avant 2017.

 

Le passage à un processus de gravure en 16 nm permet à Nvidia de gagner en performance et en efficacité énergétique.

L’un des principaux avantages de cette génération de cartes sera ce que Nvidia appelle la multi-projection simultanée qui exploite les ressources de l’architecture Pascal. La multi-projection améliore l’affichage d’un jeu sur plusieurs écrans, tout en augmentant de manière significative la fréquence d'images. Traditionnellement, lorsqu’on utilise une configuration multi-écrans, le GPU projette une image à plat sur les trois écrans, ce qui crée une distorsion. La multi-projection simultanée ajuste donc dynamiquement l'image pour apporter une vision plus naturelle sur plusieurs écrans. Si les configurations multi-écrans sont peu répandues dans le monde du jeu, cette technologie est particulièrement adaptée aux lunettes VR. Nvidia a également dévoilé « VRWorks Audio », un add-on à la boîte à outils Gameworks/VRWorks qui utilise des astuces logicielles pour améliorer l’immersion audio dans les jeux de réalité virtuelle.