CIO. Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours au sein de la gendarmerie nationale et de la création du ST(SI)² ?

Général Bruno Poirier-Coutansais. Lors de mes trente ans dans la gendarmerie nationale, j'ai alterné entre des postes opérationnels et IT. C'est l'une des caractéristiques de la maison. L'intérêt est d'acquérir ainsi une connaissance très concrète du métier, c'est une approche qui pousse à l'humilité et à la responsabilité pour les fonctions IT. Cette forte proximité facilite le dialogue entre la technique et le métier. Quand nous occupons une fonction IT, nous savons que nous allons utiliser les systèmes que nous déployons sur notre prochain poste.

Je suis au ST(SI)² depuis la création du service, le 1er septembre 2010. Celui-ci a été créé au moment où la gendarmerie a rejoint le ministère de l'Intérieur. La question s'est alors posée de l'organisation de la fonction IT pour les deux maisons, police et gendarmerie. Auparavant, la gendarmerie était rattachée au ministère des Armées, avec une IT très intégrée au métier. Les deux directeurs généraux de l'époque ont voulu construire un service commun pour porter l'IT des deux maisons et développer des synergies opérationnelles, à travers des échanges de données, des systèmes et des outils communs. Pour illustrer mon propos, jusqu'en 2013, un policier qui interpellait un suspect pouvait interroger la base de la police pour connaître d'éventuels antécédents judiciaires, mais il ne pouvait pas savoir si celui-ci avait déjà eu à faire à la gendarmerie. Pour cela, il devait téléphoner et faire appel à ses contacts. L'un des premiers chantiers a été la mise en commun de ces données à caractère judiciaire, afin qu'elles soient toutes directement accessibles aux enquêteurs des deux maisons.

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