A quoi tient la réussite ou l'échec de la carrière d'un DSI ? Selon les DSI eux-mêmes, interrogés par Loudhouse pour le compte de l'opérateur Colt, l'exceptionnel l'emporte sur le quotidien. 77% jugent en effet que leur carrière dépend essentiellement de « grands moments qui génèrent de la reconnaissance et contribuent au succès de l'entreprise dans son ensemble », 71% qu'elle y est même conditionnée. Le quotidien pourrait donc jouer surtout en défaveur d'une carrière - si celui-ci est monotone - mais guère en faveur.

Ceci dit, les grands événements peuvent être aussi bien positifs que négatifs. Ainsi, ces « moments déterminants » peuvent être des nouvelles infrastructures (67% des répondants), des événements extérieurs tels qu'une crise technologique ou une panne informatique (63%), la réponse aux nouveaux besoins des clients (60%) ou l'adaptation aux évolutions de la réglementation (57%). Côté positif, l'alignement stratégique du SI n'est le moteur que de 26% de ces « grands événements » contre 56% une amélioration de l'expérience client et 75% un accroissement significatif de l'efficience de la DSI elle-même. A l'inverse, les événements négatifs, préjudiciables à la carrière, sont plutôt susceptibles d'impacter les clients, finaux ou internes : problèmes de sécurité (71%), incidents d'infrastructure (42%, comme l'écroulement d'un site web lors d'une surcharge de consultations), problèmes managériaux (27%) et incidents en lien direct avec les clients ou les concurrents (21%).

Il n'est de richesse que d'hommes

Face aux « moments clés », les compétences propres des équipes internes ou du DSI lui-même semblent être les éléments essentiels pour garantir le succès. Mais le rôle des fournisseurs est estimé plus important que celui des autres directions de l'entreprise. L'idée d'une DSI « tour d'ivoire » surtout tournée vers elle-même, ramant dans la soute de la galère « sans que personne dans l'entreprise ne le remarque », est donc renforcée par cette étude, même si le mode créatif (« faire de meilleures choses ») semble préférable au mode réactif en cas d'incident et visant surtout à l'efficience (« faire les choses mieux »).

Le DSI qui ne prend pas de risque, en fait, en prend énormément pour son entreprise. Il est en effet forcé de sortir de son isolement et de mieux servir son entreprise pour connaître le succès. Et l'obtention d'un soutien interne reste le risque majeur face à un projet (41% des répondants), cette absence de soutien pouvant constituer un risque personnel pour le DSI (38% des répondants). Le risque personnel doit donc être mis en balance du risque collectif de l'entreprise.