Quelle est votre réaction aux annonces de SAP dans le courant de l'été, notamment à l'augmentation des coûts de maintenance ?

Gianmaria Perancin. 
Concernant la hausse des coûts de maintenance sur le on-premise, nous étions au courant avant l'annonce officielle ; par ailleurs, SAP a capé cette hausse à 5% dans l'éventualité où l'indice des prix à la consommation augmente de davantage sur un an. Compte tenu de l'inflation, cette hausse ne me choque pas tant que ça. Elle est par ailleurs prévue contractuellement, via une clause prévoyant cette révision des tarifs. Par contre, cette progression doit s'accompagner d'une valeur pour les entreprises clientes de l'éditeur.

Précisément, lors de l'annonce des résultats de SAP, son Pdg, Christian Klein, a annoncé que l'innovation serait désormais réservée aux entreprises utilisant les solutions cloud de l'éditeur...

Aujourd'hui, les échanges que nous avons pu avoir sur le sujet nous laissent penser que les mots de Christian Klein ont été mal choisis et qu'ils ont donné lieu à une mauvaise interprétation. Était-ce une incompréhension ou un ballon d'essai de l'éditeur ? Toujours est-il que, depuis, SAP nous a rassurés, garantissant que des milliers de développeurs continuent et continueront à travailler sur le code des applications on-premise et cloud privé.

Il est de toute façon hors de question de payer 5% de plus la maintenance pour uniquement avoir accès à des patchs, des correctifs cyber ou des adaptations réglementaires. Dans cette éventualité, le passage au Standard Support, qui affiche un tarif de 3 points inférieur à l'Enterprise Support, voire le recours au support par un tiers pourraient être des pistes à creuser pour les entreprises.

L'USF a pour volonté d'approfondir le dialogue sur ce point avec l'éditeur. Par exemple, nous comprenons que l'avenir de SAP s'écrit avant tout autour des offres Rise et Grow, qui sont disponibles sur les trois hyperscalers américains, en dehors de la Chine. Dès lors, comment prendre en compte les attentes de nombreuses entreprises hexagonales en matière de cloud souverain ? Il faut notamment que SAP clarifie sa position vis-à-vis des clouds de confiance. C'est le sens des discussions régulières que nous entretenons régulièrement avec eux.

Par exemple, conjointement avec le Cigref, nous avons organisé le 10 juillet une discussion avec la direction de SAP France, au cours de laquelle nous avons obtenu la garantie que le support de BFC (consolidation et reporting financier, NDLR) sera prolongé jusqu'en 2030. Mais nous avons besoin une fois encore de davantage de clarté. Parle-t-on ici uniquement de correctifs de sécurité ? Si nous n'obtenons pas de réponses précises, les sociétés utilisant cette solution finiront par migrer vers une alternative.

La base installée SAP est également préoccupée par le passage à la facture électronique, même si les échéances ont été décalées dans le courant de l'été par le gouvernement. Comment jugez-vous l'accompagnement de l'éditeur sur ce dossier ?

L'expérience montre que la transition vers la facture électronique des clients SAP a été difficile en Italie ou en Espagne. Aujourd'hui, les entreprises françaises se demandent si l'éditeur sera à l'heure pour l'ensemble de la base installée. Et, à l'heure ne signifie pas mettre la solution à disposition un mois avant l'échéance comme cela a pu être le cas ailleurs en Europe ! Les entreprises ont besoin de davantage de temps. On s'attend donc à ce que l'éditeur fasse mieux que ce qu'il a pu montrer ailleurs en Europe. Or, aujourd'hui, sur la solution proposée par SAP aux entreprises françaises, force est de constater que la peinture n'est pas sèche.