Avec le développement des applications de réalité virtuelle, Google ne pouvait plus se contenter de proposer le Cardboard, ce dispositif cartonné à plier soi-même (certes économique) pour tester des applications de réalité virtuelle avec son smartphone. Le succès du GearVR de Samsung basé sur le casque Oculus Rift a montré qu’il y avait de l’appétit pour ce type d’expérience. Sur sa conférence I/O 2016 (18-20 mai à Mountain View), Google a donc annoncé pour l’automne 2016 son casque Daydream VR qui sera supporté par l’OS mobile Android N. Les développeurs peuvent commencer à bâtir des applications avec la dernière préversion de l’OS.

Daydream VR se composera d’un casque et d’un contrôleur, et pourra fonctionner avec différents smartphones, Google collaborant dans ce domaine avec Samsung, HTC, LG, Xiaomi, Huawei, ZTE, Asus et Alcatel. Le responsable de Google VR, Clay Bavor, a également indiqué que des apps et des jeux compatibles avec Daydream seront proposés par Netflix, le New York Times, CCP Games (qui a réalisé EVE Valkyrie sur Oculus), Hulu ou EA, parmi une quinzaine de noms cités.

L'interface de Daydream VR donne accès aux apps de réalité virtuelle.

Dans Android N, un mode VR conçu pour la réalité virtuelle apportera le support des notifications, des commandes vocales et des temps de latence inférieurs à 20ms en réaction aux mouvements de l’utilisateur, ce qui est particulièrement important si l’on veut pouvoir rendre l’immersion aussi réaliste que possible. L’obtention d’une latence optimale ne peut se faire uniquement par logiciel. Google va donc attribuer des certifications « Daydream-ready » aux terminaux.

Alors que les apps destinées au casque en carton Cardboard fonctionnent avec la plupart des téléphones Android, les terminaux « Daydream-ready » exploiteront des processeurs puissants capables de restituer des expériences de réalité virtuelle et d’offrir de bons temps de réponse. Ces téléphones s’inséreront dans les casques Daydream créés par Google. Ce dernier a mis au point un casque de référence qu’il a présenté à ses partenaires avec un contrôleur intégrant un capteur d’orientation qui indique où se trouve l’utilisateur dans la vie réelle et dans l’application de réalité virtuelle.

A gauche, le casque Oculus, à droite l'ébauche du Daydream de Google.

Même si Google n’a pas fourni énormément de détails sur son futur casque, celui-ci semble très proche de l’Oculus Rift avec des capteurs embarqués comme sur le GearVR de Samsung. A l’instar de l’Oculus Home, les apps s’installeront à partir de l’interface Daydream Home. Parallèlement, des services habituels de Google comme Photos et Street View pourront être explorés sous un nouvel angle, de même que Play Movies et YouTube, ce dernier récupérant peu à peu des fonctions de réalité virtuelle : commandes vocales, vidéo 360 degrés, support audio spatial.

Google Home concurrence l'Echo d'Amazon

Sur I/O, Google a par ailleurs présenté son boîtier Home, qui exploite un assistant recourant à l’apprentissage machine pour répondre aux questions des utilisateurs, faire des recommandations et contrôler différents équipements dans la maison. Ce boîtier se place sur le même créneau que l’Echo d’Amazon qui est de son côté couplé avec l’assistant vocal Alexa.

Le boîtier Google Home utilise un assistant qui recourt à l'apprentissage machine.

A Mountain View, Google a également présenté Allo et Duo. La première est une nouvelle app de messagerie et la seconde une app d’appel vidéo (allant jusqu’au 720p) pour Android ou iOS. Toutes deux sont basées sur le numéro de téléphone de l’utilisateur et lui permettent d’appeler toutes les personnes qui se trouvent dans son agenda. Allo apporte un chiffrement de bout en bout lorsque l’utilisateur le demande à travers un mode incognito. Le machine learning est également mis à profit dans l’app. Avec Duo, la fonctionnalité Knock Knock présente une vidéo d’introduction de l’appelant au destinataire avant que celui-ci ne décroche. Là aussi, les appels sont chiffrés de bout en bout. Les deux apps seront disponibles cet été.