Google a décidé de licencier l’un de ses ingénieurs qui avait écrit un mémo sexiste condamnant sa politique de diversité et affirmant que la faible présence des femmes dans le secteur technologique était due à des facteurs biologiques. Selon divers médias américains, dont l’agence de presse Bloomberg, cet employé avait diffusé en interne un texte d’une dizaine de pages dans lequel il affirmait que le manque de femmes parmi les ingénieurs de l’entreprise et dans les postes à responsabilités ne résultait pas du sexisme, mais de « différences biologiques » entre les hommes et les femmes. 

Ce long plaidoyer a d’abord circulé largement en interne provoquant la colère de certains employés qui ont décidé de le diffuser sur les réseaux sociaux au cours du week-end. D’où un scandale qui a amplifié la pression sur les dirigeants de Google pour qu’ils prennent position de manière plus définitive. En conséquence, la firme a décidé de renvoyer l’auteur du mémo pour avoir « perpétué les stéréotypes de genre ». Agé de 28 ans et docteur en biologie des systèmes à l'Université de Harvard, le  salarié en question, identifié par les médias comme James Damore, travaillait chez Google depuis 2013. Il a confirmé son licenciement par mail à certains médias et fait savoir qu’il allait explorer tous les recours juridiques possibles.

Des stéréotypes sur le genre jugés dangeureux

Dans une note adressée à ses employés, Sundar Pichai, CEO de Google a réagi en déclarant que  James Damore avait violé le code de conduite de l'entreprise et dépassé les limites en avançant des stéréotypes de genre dangereux. « Nous sommes sans équivoque en pensant que la diversité et l'intégration sont essentielles à notre succès en tant qu'entreprise », a renchéri Danielle Brown, vice-présidente de la diversité, de l’intégrité et de la gouvernance de Google, dans un mémo répondant au document. « La construction d'un environnement ouvert et intègre passe par une culture dans laquelle ceux qui ont des points de vue alternatifs, y compris des opinions politiques différentes, peuvent partager leurs opinions en toute sécurité. Toutefois, ces échanges doivent être en adéquation avec les principes d'égalité de notre Code de conduite, nos politiques et nos lois antidiscriminatoires. »