La start-up lyonnaise Hackuity a annoncé une levée de fonds de 12 millions d’euros auprès des fonds Sonae IM et de la Banque des Territoires. Spécialisée dans la prévention des cyberattaques, cette start-up a été fondée en 2018 par Patrick Ragaru et Pierre Polette, deux anciens cadres d’Orange Cyberdéfense. Sa solution permet aux équipes et aux responsables cybersécurité de collecter, hiérarchiser et corriger les failles de sécurité avant qu'elles ne puissent être exploitées à des fins malveillantes par les cybercriminels grâce à un algorithme de priorisation. « Les organisations, grandes et petites, doivent pouvoir mener leurs activités en toute sérénité, avec la garantie que leur posture sécurité est solide et peut faire face aux vagues incessantes cyberattaques dont notre monde numérique est la cible » déclare le dirigeant de Hackuity.

« Nous avons pour ambition d’être le cockpit de pilotage de la gestion des vulnérabilités dans l’entreprise. Cela passe par leur identification et l’enrichissement de ces vulnérabilités grâce à l’analyse de la menace liée, le tout associé à des outils et des workflows de correction de ces vulnérabilités » précise Patrick Ragaru. La plateforme de cybersécurité s’adresse essentiellement au marché BtoB, avec une quarantaine d’entreprises du CAC 40 et ETI. S’adressant dans un premier temps à des sociétés plus matures, Hackuity a rapidement su se faire une place sur ce marché. « Nous avons des entreprises qui utilisent la plateforme pour gérer leurs vulnérabilités mais aussi des ESN qui vont gérer ces failles pour d’autres entreprises avec des services managés ». La start-up touche notamment des clients dans le domaine de l’industrie, des banques et de la finance mais ne se concentre pas sur un secteur en particulier.

Poursuivre le développement technique et viser l’international

Même si la solution est opérationnelle et est déjà en place au sein d’une quarantaine de sociétés, Hackuity veut aller plus loin et valoriser l’ensemble des données collectées. Ayant accumulé un volume conséquent, l’entreprise a pour projet futur l’analyse massive de ces données grâce à ses capacités de machine learning, « à la fois pour détecter des nouvelles vulnérabilités et apporter une dimension prédictive dans ce métier qui est très réactif » détaille Patrick Ragaru, ajoutant que l’entreprise possède à ce jour un algorithme de priorisation des vulnérabilités, qu’il souhaite améliorer dans les mois à venir en utilisant et en valorisant ce puit de données.

Patrick Ragaru a co-fondé Hackuity avec Pierre Polette en 2018. (Crédit : Hackuity)

Implantée depuis 2018, la jeune pousse a réellement démarré son activité en 2019 avec la commercialisation de son produit en mars 2020, de justesse avant le confinement. Même si son siège social est à Lyon, l’entreprise s’est rapidement tournée vers l’international, s’implantant ainsi à Singapour. Avec pour ambition de déployer rapidement sa solution à l’étranger, Hackuity vise l’Europe et l’Asie. L’un de ses investisseurs, Sonae IM, un fonds portugais spécialisé dans le secteur des technologies et de la cybersécurité, pourrait notamment accélérer sa stratégie pour les deux prochaines années. « La plateforme Hackuity constitue une réponse innovante de premier plan à ce sujet critique » précise Carlos Moreira da Silva, associé chez Sonae IM.

Augmenter considérablement les effectifs d’ici fin 2023

A ce jour, l’équipe comprend 25 personnes et prévoit d’augmenter rapidement ses effectifs, sur l’aspect technique et marketing notamment. « Le recrutement est l’un de nos enjeux majeurs, nous avons prévu d’être entre 55 et 60 personnes à la fin de l’année et par la suite arriver à 90 personnes fin 2023 » détaille enfin son fondateur. Dans un secteur d’activité en tension, cette phase de recrutement est ambitieuse.