Quitte à parler stratégie et objectifs, autant profiter de l’inauguration de ses locaux pour le faire. C’est ainsi que Pascale Dumas, PDG de HP Inc en France, a voulu dresser le bilan de l’année écoulée pour la partie PC et imprimantes du groupe. En effet, les bureaux français de l’entreprise se sont rapprochés de la capitale, des Ulis à Meudon. Les équipes sont officiellement entrées dans les nouveaux locaux en juillet dernier, après neuf mois de travaux. Ce sont les 7 000 m² qu’occupaient autrefois SFR que HP a réinvesti.

Que ce soit dans le réagencement du bâtiment ou dans la fabrication de ses produits, HP veut rentrer dans les normes environnementales. Le siège français a été désossé et reconstruit dans le but de le rendre éco-responsable. Et HP s’est engagé à recycler 80 000 tonnes de plastique d’ici 2020. « Nous ne concevons pas un produit sans pouvoir suivre son cycle de démantèlement et utiliser des matériaux recyclables » ajoute Mme Dumas. Le groupe a notamment investi près d’un Md$ en R&D cette année.

Renforcer les activités historiques

HP n’est plus un simple fournisseur d’ordinateurs et imprimantes depuis longtemps. L’entreprise réfléchit à fournir toujours plus de services autour de ses offres. « Les entreprises sont de plus en plus focalisées sur leur métier, leurs performances et réduisent leurs locaux pour favoriser leur mobilité. Donc tout est stocké sur les PC portable et les DSI ont de plus en plus de mal à gérer les flottes » explique la PDG d’HP France. C’est pourquoi l’entreprise continue de développer son offre Device as a Service. Tout en renforçant la sécurité de ses PC et l’expérience utilisateur. « Que ce soit chez les professionnels ou le grand public, l’ultra mobilité fait qu’une montée en gamme des produits est indispensable » indique Pascale Dumas. Et pour mêler les actes à la parole, les équipes de HP en ont profité pour introduire les nouveaux venus de la gamme Spectre. Dont le Folio, hybride au châssis en cuir et l’un des plus fins PC existants.

Côté impression aussi, les services se démultiplient. L’activité n’est pas obsolète pour Mme Dumas, « mais il faut arriver avec des solutions pertinentes. » Chez HP, les acquisitions successives de la division impression chez Samsung en 2016 et d’Apogee, spécialiste anglais de l’impression A3, annoncée cet été et complétée en début de mois, ont permis de faire progresser cette activité de 5 Md$. Et le groupe tend à développer des offres complémentaires autour de l’impression aux industries. Dans le packaging, l’entreprise a travaillé avec Danone pour repenser la communication d’Actimel. Un jeu concours à même l’emballage des bouteilles « pour renouer avec le client de façon ludique » indique Mme Dumas. Autre exemple, plus ancien, la campagne « Share a coke » de Coca-Cola où la marque avait inscrit des prénoms sur ses bouteilles avec du matériel HP et en partenariat avec le fournisseur.

Développer l'impression 3D

En plus de ses deux activités, que l’entreprise va continuer à entretenir et développer, une troisième est en plein boom chez HP depuis deux ans et demi. L’impression 3D. « La technologie est en train d’évoluer » analyse Pacale Dumas. « Aujourd’hui, dans la production industrielle, nous sommes dans le monde de l’injection et naturellement tous les processus se sont organisés dans des pays plutôt matures, occidentaux, et toute la production de pièces dans des pays en développement. C’est assez bénéfique en termes de coûts de production mais ça à ses limites. En termes de développement de produit, ça allonge toute la créativité qu’on peut avoir. » HP a ainsi voulu arriver sur le marché avec des solutions supportant à la fois le prototypage et la production à plus grande échelle de pièces en polymer. Le but est de continuer à améliorer la puissance et la productivité de ces imprimantes. « Sur ce matériau, le seuil de rentabilité de production normale est aux alentours de 55 000 pièces, au-dessus il faut procéder par injection, donc construire un moule pour produire les pièces. L’impression 3D fait exploser ce seuil parce qu’on va passer de 100 000 pièces à plus d’un million de pièces. » Et la perspective de l’impression métal est d’autant plus alléchante pour le fournisseur, qui sortira une imprimante compatible avec ce matériau en 2019.