« C'est une des décisions les plus difficiles que nous ayons eues à prendre, mais elle est absolument nécessaire pour le futur de HP Inc ». Enrique Lores, son CEO, commente la décision du fabricant de PC et d'imprimantes de licencier entre 7000 et 9000 personnes, soit 13 à 16% de ses 55 000 salariés dans le monde. L'annonce en a été faite jeudi, lors d'une réunion organisée avec des analystes de Wall Street pour présenter les perspectives du fournisseur pour 2020. Les suppressions de postes, un mélange de départs volontaires et de mises en retraite anticipée, doivent être réalisées au cours des trois années à venir. HP Inc en attend une économie d'un milliard de dollars par an à compter de son exercice 2022. Avant cela, il va devoir financer son plan de restructuration. Il en estime le coût à un milliard de dollars dans la fourchette haute, à raison de 100 M$ imputés au bilan de son quatrième trimestre 2019, de 500 M$ chargés sur l'exercice 2020, et de 400 M$ partagés entre 2021 et 2022.

L'annonce est rude pour les salariés de HP Inc qui vient de boucler un plan de restructuration sur trois ans qui prévoyait déjà le départ de 4 500 à 5 000 d'entre eux. Il avait été initié en 2016 par Dion Weisler, l'ancien CEO de HP Inc qui a démissionné en août dernier. Le fabricant n'a pas précisé comment les licenciements à venir seront répartis entre ses différentes activités et les régions du monde où il est implanté.

Changer le modèle de ventes de la branche impression

L'annonce du nouveau plan de licenciement intervient dans un contexte où la division impression de HP Inc connaît des difficultés, sous la pression de la baisse de la demande et du recul du prix des consommables. Encore en croissance lors de l'exercice 2018 du fournisseur, celle-ci voit ses revenus baissés depuis le début 2019 : -0,7% au premier trimestre, -2% au deuxième et -5% au troisième.

En réaction, l'entreprise réfléchit d'ailleurs à faire évoluer son modèle tarifaire vers une approche que connaît bien le monde de la téléphonie. Dans une interview accordée à nos confrères de Barrons, Enrique Lores a expliqué qu'avec le temps l'entreprise pourrait faire payer plus cher des imprimantes débloquées acceptant les consommables compatibles. Des prix plus bas seront proposés aux clients qui acquerront des imprimantes verrouillées et s'engageront donc à n'acheter que des cartouches HP Inc.