HP a beau avoir publié un bénéfice net de 3,57 Md$ sur les six premiers mois de son exercice 2009, il poursuit sans relâche sa quête de réduction des coûts. Le numéro un mondial des PC vient ainsi d'annoncer la suppression de 5 700 postes en Europe, qui interviendra cette année et l'an prochain. Parmi les questions soulevées par cette information, la principale concerne le précédent plan de réduction des effectifs, annoncé il n'y a guère plus de deux semaines. Les 6 400 suppressions de postes dévoilées le 19 mai incluent-elles les 5 700 dont il est question depuis quelques jours, ou s'agit-il de deux plans distincts ? Dans le premier cas, la pilule serait dure à avaler pour les salariés européens, qui pourraient, à raison, estimer qu'ils sont les premières victimes des plans de délestage entrepris par le groupe. Au niveau européen, si l'on ajoute les 9 330 postes supprimés en septembre 2008, ce sont au total près de 15 000 emplois qui pourraient disparaître, soit 20% de ce que le vieux Continent compte comme salariés de HP. Dans l'autre cas - si les plans successifs de réduction des effectifs s'ajoutent les uns aux autres -, le total des emplois affectés serait très lourd puisque ces deux plans de suppressions de postes s'inscrivent dans la continuité des 25 000 emplois qui disparaîtront dans le cadre de l'intégration d'EDS à HP. Le groupe n'a pas communiqué la répartition par pays de ces coupes claires. De source syndicale, toutefois, quelque mille postes pourraient concerner pour la France. Par ailleurs, toujours dans un souci d'allégement des coûts, le constructeur chercherait à étendre à davantage de salariés français les baisses de salaire qu'il avait proposées en mars à ses dirigeants. Alors qu'une centaine de personnes s'étaient vu suggérer une diminution de 10% de leur rémunération, HP proposerait désormais de rogner de 5% le salaire des cadres et de 2,5% celui des autres catégories de salariés. Au total, quelques milliers de personnes seraient concernées, qui ne sont cependant pas tenues d'accepter cette modification de leur contrat de travail. Selon HP, le refus des salariés ne saurait constituer un motif de licenciement ultérieur. De son côté, la CFTC s'émeut de ces mesures et stigmatise le « manque de considération du monde du travail et les visions à court terme des entreprises comme HP qui sont en grande partie responsables de l'amplification de la crise ».