Au dernier Google I/O, inutile de chercher de nouvelles plates-formes matérielles du genre Google Glass, Android TV ou Android Auto. Nous n’avons pas vu non plus de nouvelles smartwatches comme ce fût le cas l’an dernier avec les LG G et Samsung Gear Live qui avaient marqué l'entrée de Google dans le marché des montres connectées. Au lieu de cela, la firme de Mountain View a confirmé les rumeurs autour de Brillo, une version allégée d'Android destinée à faire tourner des objets comme des ampoules intelligentes ou un grille-pain connectés à Internet, et de les contrôler à distance depuis un terminal Android, un choix peu décisif pour Google dans la mesure où Samsung, Apple et Microsoft ont développé des systèmes similaires.

La société a également réactualisé ses systèmes de paiements mobiles, remplaçant cette fois le service Google Wallet par Android Pay qui servira de système d’achat en boutique avec un téléphone Android. Mais Google Wallet devient une application qui permet aux utilisateurs de s’envoyer mutuellement de l'argent. Là encore, Google ne fait pas dans l’originalité : Apple Pay permet déjà aux utilisateurs de payer leurs achats en boutique avec un iPhone, et il existe déjà des applications comme Paypal, Venmo, Square Cash et Facebook Messenger pour effectuer des paiements pair-à-pair.

Concentration sur des produits clefs 

Néanmoins, cette stratégie pourrait être bénéfique au géant de l’Internet, car ces incursions pourraient permettre à Google de se positionner dans un autre type de transactions et dans le nouveau monde de la domotique. Dans le même temps, d'autres avancées d’Android révélées lors de la conférence pourraient rendre l'OS plus utile et attirer plus de gens vers la panoplie de services et de terminaux de la marque. « Google a pris un certain risque. L’entreprise n’a pas misé sur des innovations et n’a pas cherché à modifier ses offres existantes », a déclaré Paul Jackson, analyste chez Ovum. « L’édition 2015 de Google I/O peut également montrer que, en se concentrant sur des éléments essentiels et en évitant de reproduire des expériences peu concluantes comme les Google Glass, Google+, ou le Nexus Q, ce boitier de streaming audio et vidéo, dont la production a été arrêtée en 2013, Google est devenu une entreprise plus mature ».

Android est déjà le système d'exploitation mobile le plus populaire au monde. Selon les chiffres établis fin mars par Carolina Milanesi, analyste pour le cabinet de recherche Kantar Worldpanel ComTech, l’OS fait tourner la majorité des smartphones aux États-Unis, en Europe et en Chine. Cependant, une enquête réalisée aux États-Unis a montré que le principal motif d’achat d’un terminal Android tient à leur faible coût par rapport aux appareils iOS. Les nouvelles fonctionnalités révélées au Google I/O pourraient donner aux utilisateurs des raisons plus convaincantes de choisir un terminal Android, mis à part leur prix. La fonction « Now on Tap » de la prochaine version d’Android M est censée proposer aux utilisateurs, sur la base de l’analyse de leurs usages, une information avant même qu'ils la demandent. Par exemple, si dans un courriel, un ami vous invite à aller voir un film, une pression sur le bouton d'accueil permettra d’accéder à plus d'informations sur le film, y compris un lien vers la bande-annonce sur YouTube.

Cap sur les vêtements connectés 

Cependant, le salon Google I/O a révélé quelques technologies futuristes plus ou moins radicales. Mais, rien n’indique avec certitude que la firme développera ces technologies dans un but commercial. C’est le cas par exemple d’un vêtement connecté, avec des capteurs intégrés dans la fibre. Google a indiqué qu'il avait conclu un partenariat avec Levi’s pour créer des vêtements avec des capteurs qui permettent de contrôler un smartphone sans fournir de détail sur une date de lancement ou un prix.

Google I/O a également confirmé les efforts réalisés par l’entreprise dans la réalité virtuelle. Cardboard, un appareil de VR bon marché, lancé l'année dernière, ne pouvait fonctionner qu’avec des applications Android sur mobiles Android. Désormais, il peut fonctionner avec n'importe quel smartphone, iPhone compris, et Google a lancé de nouveaux programmes pour enrichir les contenus de Cardboard. C’est le cas de « Expeditions », une app pour l’éducation, qui permet de faire avec les élèves des excursions virtuelles dans des lieux lointains, jusqu’à la planète Mars. Après l’avoir essayé, Florence Ion de PCWorld s’est demandée si les enfants avaient vraiment envie de regarder le monde à l'intérieur d'une boîte en tournant dans un fauteuil. C’est peut-être pour cette raison que l’édition Google I/O de cette année est restée plus proche de préoccupations plus terrestres.