IBM a annoncé ce 7 novembre le lancement d'un fonds de capital-risque doté de 500 millions de dollars pour investir dans un éventail de sociétés d'IA – allant des start-ups en phase de démarrage aux start-ups en hypercroissance – axées sur l'accélération de la technologie et de la recherche en matière d’IA générative pour l'entreprise. Baptisé IBM Enterprise AI Venture Fund, le fonds investira dans les acteurs clés de l’IA, indique big blue, qui précise qu’une équipe dédiée d’IBM aura la charge du portefeuille. « Le fonds offrira à chaque start-up la possibilité de développer des partenariats significatifs avec IBM, tout en acquérant une expertise opérationnelle sur les produits, l'ingénierie et les stratégies de mise sur le marché » ajoute la firme américaine. Les entreprises bénéficiant du fonds de VC auront notamment accès aux solutions développées par IBM en matière d’intelligence artificielle. Cela inclut sa plateforme d’IA et de données Watsonx.

Ils profiteront également des premiers modèles de la série watsonx Granite - une collection de modèles d'IA générative pour faire progresser l'infusion de l'IA générative dans les applications et les flux de travail des entreprises – disponibles à tous depuis septembre. IBM a également confirmé que les protections contractuelles standard de la propriété intellectuelle pour ses produits s'appliqueront aux modèles d'IA watsonx développés en interne.

IBM mise sur les start-ups d’IA pour s’implanter sur le marché

Les entreprises technologiques sont nombreuses à tourner autour des start-ups d’IA et big blue ne manque pas à l’appel. En août dernier, le fournisseur a participé au tour de table de 235 millions de dollars de Hugging Face, start-up ayant développé une plateforme de collaboration open source pour les modèles d’IA. En parallèle, les deux entreprises ont annoncé une collaboration sur Watsonx, « pour aider les entreprises à créer, déployer et personnaliser des modèles de base dans plusieurs domaines ». Au sein de Watsonx, les créateurs d'IA peuvent exploiter des modèles d'IBM et de la communauté Hugging Face, qui sont pré-entraînés pour prendre en charge une gamme de tâches de traitement du langage naturel (NLP), notamment la réponse aux questions, la génération et le résumé de contenu, la classification et l'extraction de texte.

Par la suite, l’entreprise a contribué à des centaines de modèles ouverts et d'ensembles de données sur Hugging Face. Un travail qui avait même amené IBM à créer un modèle de fondation d’IA open source avec la Nasa. Baptisé Geospatial Foundation Model, ce modèle de base géospatial, disponible sur Hugging Face, couple les données géospatiales de la Nasa avec sa plateforme watsonx.ai pour aider à analyser et anticiper les impacts du changement climatique et des catastrophes naturelles. IBM a également participé en septembre dernier au financement en série A (50 millions de dollars pour ce tour de table) de HiddenLayer, une start-up fondée en 2019 et proposant une plateforme de sécurité AI/ML. Sa plateforme MLSec se compose d'une suite de produits qui offrent une sécurité complète à l'IA afin de protéger les modèles de ML contre les attaques adverses, les vulnérabilités et les injections de code malveillant.

Un retour sur investissement attendu au tournant

En ce qui concerne le retour sur investissement, IBM se dit confiant. « L’IA devrait permettre de débloquer près de 16 000 milliards de dollars de productivité d'ici 2030. Avec le lancement de l'IBM Enterprise AI Venture Fund, nous ouvrons une nouvelle voie pour exploiter l'énorme potentiel de la révolution de l'IA afin d'obtenir des résultats tangibles et positifs pour IBM et les entreprises dans lesquelles nous investissons », a déclaré Rob Thomas, SVP, software and chief commercial officer chez IBM.

Lors de la publication de ses derniers résultats financiers, la firme américaine a indiqué que les revenus provenant des données et de l’IA ont augmenté de 6 % en glissement annuel. « Les clients adoptent de plus en plus notre plateforme d'IA et de données Watsonx ainsi que nos solutions de cloud hybride pour débloquer la productivité et l'efficacité opérationnelle. Cela contribue à stimuler une croissance solide dans nos activités de logiciels et de conseil. Par conséquent, nous restons confiants dans nos prévisions de croissance du chiffre d'affaires et du flux de trésorerie disponible pour l'ensemble de l'année », avait fait savoir Arvind Krishna, CEO d’IBM. Résultat : le chiffre d'affaires total d’IBM pour ce troisième trimestre a augmenté de 4,6 % en glissement annuel pour atteindre 14,8 milliards de dollars. Le fournisseur n’oublie pas les partenariats qui sont la clé de la réussite dans cette course à l’IA. Ainsi, au début de l'année, IBM a annoncé son intention d'héberger le modèle Llama 2 de Meta (70 milliards de paramètres) dans watsonx.