IBM travaille à la mise au point d'un type de mémoire qui pourrait, s'il voit le jour, reléguer disques durs et SSD aux oubliettes, se montrant à la fois plus rapide et plus pérenne que les technologies employées actuellement. Baptisé Racetrack, l'objet des travaux des chercheurs d'IBM associe certains attributs de la mémoire flash - notamment l'absence de partie mobile - au faible coût des disques magnétiques. Il en résulte une mémoire non volatile, stable et durable. Les informations sont stockées dans des centaines d'atomes contenus dans des nano-connecteurs leur permettant d'être accessibles en moins d'une nano-seconde. Et il ne faut qu'un seul transistor pour lire 16 bits de données. « Dans les mémoires flash et les disques surs, chaque transistor accède à 1 bit ou peut-être 2 ou 4 pour la flash. Nous allons utiliser un transistor pour accéder à plusieurs bits », explique Stuart Parkin, qui dirige le groupe Magnéto-électronique dans le centre de recherche IBM d'Almaden, en Californie. De plus, la technologie sur laquelle planche Big Blue pourrait aboutir sur une mémoire « virtuellement indestructible ». Contrairement aux supports de mémoire flash, qui peuvent s'altérer après quelques milliers de cycles lecture-écriture, Racetrack conserve ses propriétés originelles ad vitam aeternam. Elle profite pour cela du total immobilisme des atomes composant ses nano-connecteurs : « dès lors que vous commencez à déplacer des atomes, les problèmes surgissent et les appareils finissent par s'user », précise le chercheur. Le concept, évoqué pour la première fois, il y a cinq ans, n'est encore qu'en phase d'approche. « Il faudra de deux à quatre ans pour construire un prototype dans lequel nous logerons ces éléments à une échelle nano. Dans quatre ans nous pourrons peut-être faire la démonstration que ça fonctionne et passer au stade de la production », poursuit Stuart Parkin. Et comme Racetrack nécessitera moins de transistors pour sa fabrication, les modules devraient s'avérer peu onéreux à confectionner.