IBM a annoncé un partenariat avec la ville de Pékin ou Beijing. Avec plus de 21 millions d'habitants, la capitale chinoise est l'une des plus grandes villes du pays. C'est aussi celle où la qualité de l'air est la pire : les taux de pollution ne cessent de grimper, atteignant souvent des niveaux très dangereux pour la santé. À l'origine du smog qui recouvre la ville, la circulation quotidienne de millions de voitures, les nombreuses usines environnantes, les combustibles fossiles des centrales électriques, plus la pollution apportée par des villes voisines. Malgré la complexité du problème, IBM a proposé de réaliser une cartographie précise de la pollution atmosphérique en ayant recours à la modélisation par ordinateur.



« Il sera possible de prendre un grand nombre de mesures pour améliorer la qualité de l'air », a déclaré Jin Dong, directeur de recherche impliqué dans le projet d'IBM. Le recours à des super ordinateurs pour prévoir la pollution et en faire la cartographie n'est pas vraiment nouveau. Aujourd'hui déjà, les administrations chinoises et l'ambassade américaine de Pékin informent les résidents en temps réel sur les niveaux de pollution de la ville. Mais, selon Jim Dong, « IBM veut proposer un système plus performant, spécifiquement adapté à la capitale, que sera même capable de fournir une prévision à trois jours sur la qualité de l'air, et d'identifier les sources exactes de pollution jusqu'au niveau de la rue », ajoutant qu'IBM « possède 20 ans d'expérience dans la modélisation météorologique ».

Un volet du programme d'amélioration de l'air en Chine

Mais, pour prévoir la qualité de l'air, Big Blue devra créer de nouveaux modèles informatiques qui prennent en compte toutes les sources de pollution auxquelles est soumise la capitale chinoise. En plus de la ville, IBM a également conclu un partenariat avec des universitaires et des acteurs de l'industrie afin de récupérer des données depuis des stations de surveillance locales chargées de mesurer la qualité de l'air, des satellites météorologiques, et des capteurs optiques installés par Big Blue. Le bénéfice pourrait être important. En plus de prévoir la qualité de l'air à Pékin, le système pourrait aussi proposer des mesures préventives pour éviter que la pollution atteigne des niveaux dangereux. « Le gouvernement pourrait savoir à l'avance à quel moment il doit demander aux usines de réduire leur production, ou quand il doit limiter la circulation automobile », a déclaré Xiaowei Shen, directeur d'IBM Research en Chine. « Nous ne voulons pas nous limiter à un modèle de prévision, mais nous voulons aussi fournir un système de décision pour aider les gens à prendre des mesures appropriées », a ajouté le directeur du département recherche de Big Blue en Chine.

Le partenariat conclu entre IBM et la ville de Pékin n'est qu'un volet du vaste programme Green Horizon que l'entreprise américaine veut mettre en oeuvre en Chine pour résoudre les problèmes énergétiques et environnementaux auxquels est confronté le pays. Le constructeur a déjà conçu des systèmes qui doivent permettre une meilleure gestion du réseau électrique dans le pays. Un des volets de la solution permet aux opérateurs de centrales solaires et éoliennes de prévoir avec précision leur production d'énergie et d'en faire des acteurs plus fiables. Mais le constructeur ne compte pas uniquement sur la technologie pour faire avancer les choses. « IBM espère fédérer l'ensemble des industries autour de son programme Green Horizon et attirer plus de partenaires », a déclaré Xiaowei Shen. « Nous avons vraiment besoin de construire un écosystème autour de ce projet. Le domaine est très vaste et demande beaucoup d'innovations », a-t-il encore ajouté.