Face aux effets de la crise du Coronavirus, IDC a récemment revu à la baisse de quatre points ses prévisions de croissance pour les dépenses IT et télécoms mondiales. L'Europe, elle, pourrait connaître un sort moins funeste, même s'il ne fait aucun doute que les résultats des acteurs du secteur y seront moins bons qu'anticipé. Selon le cabinet d'études, en effet, les investissements en biens et services technologiques ne devraient plus s'apprécier que de 1,4% en 2020 sur le vieux continent. Un taux divisé par deux « seulement », comparé aux prévisions qu'il faisait en décembre dernier. Ce scénario, indique IDC, est le plus probable de ceux qu'il a échafaudés. « Lorsque l'on se réfère aux résultats de l'industrie ICT en Europe sur plusieurs années, on s'aperçoit que l'impact du COVID-19 n'a pas atteint le niveau de celui de la crise financière de 2007-2008. En revanche, il entraîne bien la plus forte décélération qu'elle ait enregistrée depuis la crise de la dette de 2013-2014 qui a touché le continent », explique Philip Carter, analyste en chef chez IDC.

Une nouvelle organisation du travail génératrice d'investissements

Pour bâtir ce scénario, le cabinet d'études table sur une hausse des dépenses dans plusieurs domaines : la visioconférence, la chaîne logistique intelligente, les chatbots, ou encore les plates-formes d'e-learning pour ne citer que ces exemples. S'y ajoute l'anticipation d'une hausse des investissements des entreprises dans des solutions leur permettant d'organiser le travail à distance des salariés, qui plus est de façon sécurisée. Ces contrepoids n'en empêcheront pas moins une baisse des achats sur l'ensemble des segments du marché de l'ICT en Europe. Sur celui du matériel, donc, où les mesures de restrictions et les problèmes de production vont conjointement peser. Sur celui des services, qui va souffrir d'un report des projets ou d'un ajournement de l'exécution des projets en cours. Enfin, sur celui des télécoms, qui est néanmoins en bonne position pour profiter des nouvelles demandes engendrées par la mise en oeuvre des plans de poursuite d'activité des entreprises.

Une croissance réduite à 0,2% dans le scénario le plus pessimiste

Ce tableau pourrait être celui qui se rapproche de ce que sera l'état du marché à la fin 2020, si l'épidémie de Coronavirus est globalement maîtrisée dans les prochaines semaines. Dans le cas contraire, ce n'est plus 1,4% de croissance qui sera promis au marché de l'ICT en Europe mais pas plus de 0,2% de progression. Car une épidémie non maîtrisée qui dure pourrait entraîner une série d'effets en cascade, incluant une nouvelle évolution du prix du pétrole, une dépréciation des monnaies, des licenciements, ou bien l'incapacité de l'état à régler ses dépenses. Dans un tel cas, seuls les services public et les systèmes de santé seraient susceptibles d'accroître leurs dépenses en biens et services technologiques.