Samsung Electronics expérimente différentes formes et tailles pour ses smartwatches, mais dans le cas de la Gear S tournant sous Tizen, on peut dire que le constructeur semble faire fausse route. Parce qu'elle peut recevoir une carte Sim 3G et qu'elle dispose d'une connexion réseau intégrée, la Gear S n'a pas besoin d'un smartphone pour fonctionner. La montre intègre un processeur double coeur à 1 GHz et affiche d'un écran courbe Super Amoled de 2 pouces en 480 x 360 pixels, plus grand que les écrans des précédentes smartwatches de Samsung et de ses concurrents. Comparativement par exemple, la Gear Live dispose d'un écran de 1,63 pouce et la G Watch R de LG affiche un écran de 1,3 pouce. L'intérêt d'un écran plus grand, c'est qu'il permet d'afficher plus d'informations en une seule fois et, pour l'entreprise qui a réussi en proposant des smartphones avec de grands écrans, l'option paraissait peut-être évidente. Cependant, en réalité, la montre est énorme et trop imposante pour le poignet. Et le fait que le bracelet soit aussi large que l'écran la fait paraître encore plus grande. L'utilisateur a plus l'impression d'avoir un téléphone qu'une montre à son poignet.

Une smartwatch encore instable

D'après les terminaux que Samsung a montré à l'IFA 2014 qui se tient à Berlin du 5 au 10 septembre, il semble que le constructeur a encore pas mal de travail à faire avant de commercialiser la Gear S, dont la disponibilité a été annoncée pour le mois prochain. Mikael Ricknäs d'IDG News Service raconte que sur la montre qu'il a testée, l'écran s'est figé, et, sur une autre montre, l'une des applications a planté. Samsung n'a pas encore communiqué le prix de sa Gear S, mais le fait qu'elle soit équipée d'un modem 3G va vraisemblablement jouer et qu'elle sera plus chère que les autres smartwatches. Du coup, elle risque d'être encore plus difficile à vendre, même si la connexion 3G permet d'accéder à davantage de fonctionnalités.

En à peine 12 mois, Samsung a annoncé la Gear, la Gear 2, la Gear Fit, la Gear 2 Neo, la Gear Live et voilà que le constructeur annonce aujourd'hui une Gear S. Cette stratégie est classique chez Samsung : le constructeur sort un grand nombre de produits différents et regarde lequel accroche le mieux. En même temps, cela lui permet de couper l'herbe sous le pied de ses concurrents. L'inconvénient de cette stratégie, c'est qu'il risque d'embrouiller les utilisateurs, d'autant plus que Samsung fait tourner ses smartwatches sur deux systèmes d'exploitation, Tizen et Android Wear. Peut-être que cette fois le constructeur aurait intérêt à concentrer ses ressources et à essayer simplement de sortir un seul vrai bon produit, parce que, selon notre confrère d'IDG News, les modèles qu'il propose aujourd'hui ne risquent pas d'emballer le marché. Reste qu'en 2009, LG proposait déjà une montre 3G...