Intel a présenté hier sa dernière puce Xeon Phi, nom de code Knights Hill, destinée à équiper quelques-uns des supercalculateurs les plus rapides au monde. Si le fondeur n'a pas fourni plus de détails ni spécifié de date de sortie pour son produit, cette annonce - probablement prématurée - répond à des spéculations mettant en doute l'avenir de la puce. « La puce Xeon Phi ne pas va durer une seule ou deux générations. C'est un engagement à long terme envers les produits Knights », a déclaré Charlie Wuischpard, vice-président et directeur général de la division stations de travail et HPC (High performance computing) d'Intel. Les puces Xeon Phi sont les plus rapides produites par le fondeur et elles sont produites selon ses technologies les plus récentes.

La puce est une déclinaison de Larrabee, un projet de produit graphique lancé en 2008 et abandonné en 2009 par Intel qui a eu du mal à admettre cette défaite. Il avait pourtant connu d'autres déboires avec ses processeurs. Par exemple, la récente puce Broadwell, dont la production risque d'être plus courte que prévu après de nombreux retards. Une autre puce probablement destinée à disparaître est la puce Itanium, dont la visibilité dans le temps est limitée, et avec laquelle les fabricants de serveurs et de logiciels ont commencé à prendre leur distance. Knights Hill sera la troisième puce de calcul intensif d'Intel à équiper des supercalculateurs commerciaux. La première puce était un prototype appelé Knights Ferry. Intel l'avait livré en 2010 à certains fabricants de serveurs et à des laboratoires universitaires pour tests. Ensuite, le fondeur a livré son premier processeur Xeon Phi, nom de code Knights Corner. Livrée en 2012, la puce Knights Corner a été introduite dans des supercalculateurs pétaflopiques. La seconde puce Xeon Phi, nom de code Knights Landing, équipera aussi des supercalculateurs à partir de l'année prochaine.

La puce Knights Hill sera gravée en 10 nm

« Par rapport aux puces Xeon Phi précédentes, Knights Hill possède plus de noyaux, plus de cache et plus de threads pour exécuter les applications plus rapidement », a expliqué Charlie Wuischpard. « Knights Hill sera produite selon le processus de gravure à 10 nanomètres. Elle sera à la fois plus performante et consommera moins d'énergie », a ajouté le vice-président d'Intel. Les premières puces à 10 nm d'Intel sortiront l'année prochaine ou en 2016. Elles équiperont d'abord des PC et des appareils mobiles, mais devraient aussi équiper des serveurs et des supercalculateurs. Knights Hill va servir à résoudre un problème important dans le calcul intensif, à savoir qu'elle va permettre d'augmenter les performances tout en réduisant la consommation d'énergie. « Intel a fait des progrès en terme de bande passante, de stockage et de mémoire pour équilibrer les ressources informatiques, et Knights Hill représente une étape supplémentaire dans cette direction », a déclaré Charlie Wuischpard. « Elle fait la même chose, mais en beaucoup mieux », a ajouté le vice-président. Celui-ci fait aussi référence aux progrès accomplis avec les versions précédentes des puces Knights, basées sur des technologies de pointe et produites selon les procédés de fabrication les plus récents.

Le fondeur a fait quelques annonces spécifiques concernant la puce Knights Hill. « Nous discutons actuellement avec des partenaires sur plusieurs usages possibles », a annoncé Charlie Wuischpard. « Par ailleurs, la dernière puce Xeon Phi va sans doute permettre à Intel de réaliser un supercalculateur exascale d'ici à 2020-2022 », a également confié le vice-président. Mise à part la question du processeur, Intel a également fait d'autres progrès dans le calcul haute performance. Par exemple, dans les supercalculateurs, Intel utilisera la lumière pour le transfert des données entre les unités de calcul et de stockage, rendant la communication plus rapide. Le fondeur utilisera également de nouveaux types de mémoire DDR4 et Hybrid Memory Cube pour accélérer l'exécution des tâches et le débit des données. La puce Knights Hill sera en concurrence avec les processeurs graphiques de NVIDIA, également utilisés dans les supercalculateurs pour accélérer les applications scientifiques et mathématiques.