Les dépenses IT des pouvoirs publics d'Europe de l'Ouest devraient atteindre 45 Md$ en 2007, soit 2Md$ de plus que l'année précédente. Ces investissements sont appelés à croître annuellement de 4,8% jusqu'en 2010. Ces deux indicateurs sont issus du tableau de bord que vient de publier l'institut IDC, à travers sa filiale Government Insights. Si ces chiffres ne sont pas bouleversants, ils constituent cependant les prévisions les plus intéressantes contenues dans le document intitulé « Western European Government Industry 2007 Top 10 predictions ». Le cabinet d'étude n'hésite ainsi pas à enchaîner les mots clés à la mode et autres poncifs dans ce qui est présenté comme une synthèse des tendances que suivront les administrations d'Europe occidentale en matière d'IT cette année. On retiendra tout de même de ce galimatias que les investissements IT seront surtout le fait des administrations locales ou régionales (+5,1% en 2007 puis +5,6% par an jusqu'en 2010). Les gouvernements centraux ne feront croître annuellement leurs dépenses technologiques que de 4% au cours des quatre prochaines années. Autre enseignement : les institutions européennes devraient jouer un rôle important dans les décisions d'investissements technologiques. Les Etats membres de l'UE devront en effet s'adapter aux nouveaux mécanismes décidés au niveau communautaire et décider, en conséquence, des investissements nécessaires. Il en va ainsi pour le plan d'action e-gouvernement, qui vise à mettre en place les outils nécessaires pour faciliter l'accès aux services publics à travers l'Europe. C'est aussi le cas avec Testa, le réseau de télécommunications protégé de l'UE, ou d'Eurodac, qui centralise les empreintes digitales des demandeurs d'asile. A côté de ces informations plutôt intéressantes, Government Insights donne dans l'amphigouri et n'hésite pas à recourir aux lieux communs. L'institut explique par exemple que les nouveautés technologiques - SOA, outils de gestion du cycle de vie, Open Source, etc. - influenceront les décisions d'investir. On l'aurait deviné. Il n'est pas davantage surprenant de lire que les gouvernements chercheront à rationaliser l'usage qu'ils font de leur infrastructure IT en visant, notamment, des économies d'échelle via la création de centres de services mutualisés. L'étude de dix pages, vendue 4500 $, explique également que les administrations centrales tendront à mettre en place des processus collaboratifs pour créer de nouveaux modèles d'approvisionnement et, in fine, réduire les coûts tout en mettant l'accent sur l'efficacité. Terminons cet inventaire à la Prévert par le besoin que les gouvernements éprouveront d'instituer de nouvelles méthodes et des outils nouveaux de gestion des risques et, en règle générale, de systèmes de mesure.