Au dernier pointage effectué parmi les équipes études et développement informatique, moins d'un développeur sur six (chefs de projets inclus) est une informaticienne (étude de l'Opiiec, observatoire des métiers de la branche Syntec). Le regain de tension manifeste sur le marché de l'emploi informatique incite la profession à prendre plus au sérieux que jamais ce manque d'attractivité spécifique. De quoi s'intéresser aux multiples échos donnés, durant la journée du 8 mars, aux initiatives de réseaux de femmes qui agissent concrètement pour promouvoir la mixité dans l'entreprise. A ce titre, le programme du colloque « Réussir au féminin : une chance pour l'entreprise », organisé à Paris (Cité Universitaire) par le cercle InterElles est particulièrement révélateur du chemin déjà parcouru, et de celui qu'il reste à faire en matière d'égalité de traitement. Un intérêt managérial mais aussi économique Né en 2001 à l'initiative de cadres dirigeantes de France Telecom, IBM, EdF, Schlumberger, GE Healthcare et Capgemini, Air Liquide, ce réseau de 250 femmes est à l'origine d'une forme de coaching (interne au réseau) destiné à diffuser auprès des générations montantes « les apprentissages que les femmes doivent réaliser pour exister en entreprise », en tenant compte des différences d'approche hommes/femmes. Une prise de conscience que certaines entreprises (IBM avec le programme Women in Technology, Cisco avec le réseau Women Access Network et son initiative Connected Women, HP avec son programme Diversité, Lenovo en tant que partenaire du Women'Forum à Davos et d'Essec au féminin) n'hésitent pas à décliner dans un contexte « business ». Car l'enjeu, pour les employeurs concernés, est aussi économique. Non seulement la mixité est source d'innovation managériale, mais elle permet aussi de faire valoir auprès de la clientèle une prise en compte de la différenciation, selon le sexe, des usages liés aux technologies, aux produits ou aux services que vendent les entreprises. Les entreprises représentées par les membres du cercle InterElles comptent autour de 20% de cadres dirigeants femmes. Au delà du point quantitatif et qualitatif qui sera fait (le 8 mars) de l'avancée des pratiques des entreprises pour favoriser la mixité à tous niveaux de l'organisation et notamment pour l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l'attractivité des métiers dits scientifiques ou techniques étant mise en cause, un atelier de ce colloque, durant l'après-midi, vise à mettre l'accent sur cette différentiation qui « commence à l'école ». Et qui explique, encore aujourd'hui, la faible proportion de jeunes filles dans les cursus et, par la suite, dans les métiers à connotation technique. L'INT (Institut national des télécommunications) et son réseau d'anciennes élèves contribuent à l'animation de cette table ronde. Par ailleurs, à Sophia Antipolis, le réseau "Femmes 3000 Côte d'Azur » préfère axer la discussion, le 8 mars, sur l'innovation et le développement durable avec ce slogan (inspiré par le Mahatma Gandhi) : « Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ». Pour sa part, le syndicat de cadres CFE-CGC oriente le débat sur les conditions de l'égalité professionnelle et la conciliation des temps de vie des deux sexes lors d'une table ronde, le lundi 5 mars en soirée. Où sera fait large part à l'expérience du réseau Equilibre lancé en 2004 (au sein de Schneider Electric) et à l'ouverture de négociations sur ce thème au sein de la fédération UIMM (dont relèvent historiquement les constructeurs informatiques).