Le 3 octobre, RingCentral a annoncé la signature d'un accord commercial et technologique avec Avaya. Le protocole prévoit un investissement de 500 M$ comprenant 125 M$ en actions privilégiées rachetables de 3 % convertibles à 16 $ l'action, soit une participation d'environ 6 % dans Avaya. RingCentral versera en outre à Avaya une avance de 375 millions de dollars, principalement en actions, pour les commissions futures, ainsi que pour certains droits de licence. Avaya en a profité pour annoncer son intention de rembourser 250 M$ de la dette principale de son prêt à terme B.

En plus de son investissement financier, RingCentral va devenir le fournisseur exclusif d'Avaya sur les communications unifiées en mode hébergé (UCaaS). Une solution va être ainsi lancée en début d'année prochaine : Avaya cloud office by RingCentral (ACO). Les deux fournisseurs vont développer des programmes de ventes et des programmes partenaires spécifiques afin d'assurer une transition fluide pour les clients d'Avaya. Toutefois, on ne sait pas encore si les revendeurs devront arrêter de commercialiser la solution d'Avaya au profit de celle de RingCentral lorsque ce dernier voudra lancer son offre dans un nouveau pays. RingCentral n'est en effet présent que dans une dizaine de pays contre 175 pour Avaya.

Un micmac d'offres

Selon les informations de No Jitter, si les clients veulent acheter d'autres services cloud, Avaya vendra RingCentral Glip pour la messagerie d'équipe et un produit développé par RingCentral pour les réunions, pour remplacer son intégration Zoom. Cela fragmenterait totalement le modèle de vente du groupement, en particulier pour l'équipe internationale qui vendra IP Office et Zang Spaces - pour la messagerie d'équipe - à certains pays et ACO/Glip/Zoom dans d'autres. Le casse-tête risque de se compliquer pour les multinationales qui ont des bureaux dans la zone de couverture d'Avaya et d'autres emplacements sur le territoire de l'ACO.

Avaya conservera cependant son service de centre de contact dans le cloud, plutôt que d'utiliser celui de RingCentral, qui est une intégration inContact. C'est sûrement l'une des raisons de ce partenariat puisque cela devrait permettre à Avaya de doubler le nombre de ses centres de contacts. Cette annonce intervient bientôt deux ans après la sortie d'Avaya du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Le fournisseur avait dû revoir son offre en profondeur. Il était toujours en recherche de solutions alternatives pour son avenir et discutait aussi avec SearchLight Capital, qui détient Mitel Networks, jusqu'à récemment. Cet accord commercial et technologique pourrait présager d'un futur rachat d'Avaya par RingCentral.