Diverses études confirment un phénomène de société. En France, les femmes restent peu attirées par les métiers de l’informatique. Cette fois, la sous-représentation de la population féminine dans l’ensemble du secteur IT est mise en évidence par l’institut de sondage Ipsos dans une enquête réalisée pour le compte de l’école d’informatique Epitech.  Pour comprendre, les raisons de ce manque d’attractivité, un questionnaire a été adressé en octobre 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 800 lycéennes et lycéens et de 400 parents.  Objectif ? Identifier les critères qui influencent les jeunes filles dans leurs choix d’études supérieures. Premier élément clé de ce sondage : avec pourtant plus de 14/20 de moyenne dans les matières scientifiques, les filles sont bien moins nombreuses que les garçons à penser avoir le niveau pour suivre une école d’ingénieur (53% contre 72% des garçons avec une note similaire) ou une formation en informatique (43% contre 78%). Par manque de confiance, seules 37% des lycéennes envisagent de s’orienter vers une école de code ou d’ingénieur, contre 66% de lycéens.  

Les raisons de ce manque d’attrait des jeunes femmes pour les technologies ? D’abord, une méconnaissance des parcours académiques a en juger par la faible proportion (29%) de filles qui connaissent bien le contenu pédagogique en école d’informatique (contre 46% des garçons). A cela s’ajoutent des incertitudes sur les métiers IT.  En effet, seules 24% des lycéennes comprennent ce qu’est un expert du domaine, (contre 36% des garçons), et ce même lorsqu’elles s’intéressent au secteur. Parmi les autres éléments expliquant le faible taux de féminisation dans l’IT, les parents ont également leur part de responsabilité. Alors que ce sont ceux à qui les jeunes font le plus confiance pour les conseiller en la matière, 33% des filles se sont vues orienter vers ces métiers, contre 61% de garçons. Pourtant lycéennes, lycéens et parents s’accordent tous très majoritairement sur le fait qu’il s’agit de professions bien rémunérées (82% des jeunes et 89% de leurs parents le pensent), de métiers d’avenir (88% et 95% respectivement) et qui agissent sur les grands enjeux d’aujourd’hui (67% et 72%).

Une vision des métiers IT stéréotypée

L’étude souligne en parallèle que les perceptions négatives qu’ont les jeunes filles sur la profession d’informaticien l’emportent : jugée moderne (43% des filles contre 51% des garçons), cette profession leur apparaît trop technique (49% des filles contre 35% des garçons), solitaire (26% contre 22%) et ennuyeuse (26% contre 11%). 76% des lycéens considèrent aujourd’hui qu’il s’agit d’un métier masculin, et parmi eux 33% pensent que les femmes y trouvent difficilement leur place. 38% des lycéennes sont même d’accord avec ce point de vue. De même, une majorité de lycéens et parents pensent que les femmes diplômées d’écoles d’informatique sont désavantagées par rapport aux hommes tant sur les salaires et les possibilités d’évolution que sur les opportunités d’embauche.

Dans ce contexte,  93% des lycéens et 97% des parents considèrent qu’il est important voire indispensable de favoriser la diversité dans les nouvelles technologies. Pour preuve, la première des priorités citées pour encourager les filles à s’engager dans des études d’informatique est d’inviter des professionnelles du secteur dans les classes. Sur ce point, les avis des lycéens et de leurs parents se rejoignent juste devant le fait de leur faire connaître la palette des métiers du numérique.