La faiblesse du dollar pourrait conduire à l'amoindrissement de la qualité des prestations rendues par les acteurs indiens de l'externalisation, engagés dans une lutte pour endiguer la baisse de leurs revenus, selon Forrester. La parité dollar/roupie est largement défavorable aux entreprises indiennes spécialisées dans l'offshore. Au deuxième trimestre, le dollar perdait ainsi 7%. Cette baisse impacte directement les groupes indiens dont les revenus sont exprimés en dollar, mais les coûts en roupie. D'un côté, donc, le chiffre d'affaires pâtit de la morosité de la monnaie américaine alors que, de l'autre, les coûts restent à un niveau élevé en raison de la vigueur de la roupie. Cette équation conduit la marge d'un Wipro à perdre 3 à 4% alors que les observateurs s'étaient habitués, depuis plusieurs années, à voir chaque exercice conclu sur des croissances à deux chiffres, qu'il s'agisse des revenus ou des bénéfices. Tout pourrait donc radicalement changer. « Les prestataires indiens luttent pour se maintenir à flot, explique Forrester, et doivent trouver des moyens pour s'adapter à la situation, notamment en demandant à leurs cocontractants de prendre en charge une partie des conséquences de la fluctuation [dollar/roupie, NDRL] ». Pour les clients qui acceptent de renégocier les contrats les liant aux Tata et autres Infosys, le coût de leurs services externalisés pourraient croître et le bénéfice qu'ils en tirent s'en trouver amoindri. Pire, même sans changer les termes des contrats, les responsables IT doivent redouter une plus faible qualité des prestations indiennes en raison du recrutement, dans le sous-continent, de salariés moins qualifiés et donc moins chers. Les prestataires interrogés par Forrester indiquent qu'ils tentent de trouver des solutions aux difficultés liées à la parité dollar/roupie, tout en comptant sur leurs clients pour prendre leur part dans cette épreuve. Un voeu pieux, au regard de la réaction de ces derniers, qui estiment qu'il relève de la responsabilité des acteurs indiens d'assumer leurs difficultés. Et de rappeler que, eux, n'ont jamais profité de ristournes lorsque le dollar se portait bien.