L'Otan tenait son sommet à Varsovie, les 8 et 9 juillet derniers. Comme plusieurs pays ressentent la montée d'attaques étatique ou non étatiques, les cybermenaces viennent au premier plan. Certains pays comme l'Estonie, dont tout le fonctionnement administratif est informatisé craignent de devenir des cibles, en particulier de la part de la Russie. Les cyberattaques sont également devenues un élément de menaces plus générales, la France peut en témoigner, ses entreprises sont particulièrement ciblées. Et les cyberattaquants font preuve d'une expertise redoutable et de capacités de dissimulation très développées.

L'Otan a donc réagi. Sans aller jusqu'à faire entrer les cyberattaques dans le champ de son article 5. Celui-ci impose à tous les membres d'agir solidairement en cas d'attaques de l'un des leurs. Les pays attaqués ou menacés n'ont pas envie d'aller jusque là et de partager toutes leurs informations, même avec leurs alliés

Des réseaux nationaux compatibles entre eux

L'Otan fait désormais de la cyberdéfense une de ses tâches fondamentales, un élément de sa défense collective. L'organisation affirme que le droit international s'applique dans le cyberespace. Elle-même est responsable de la protection de ses propres réseaux, mais chaque pays membre reste responsable de la protection de ses réseaux nationaux, qui doivent être compatibles avec ceux de l'Otan et entre eux. C'est donc à la fois un respect de la souveraineté de chacun et une coopération renforcée.

Au mois de février dernier, l'Otan avait signé avec l'Union européenne, un accord dit « arrangement technique » sur la coopération en matière de cyberdéfense. Le partage de l'information et l'assistance mutuelle sont des principes souvent réaffirmés ces dernières années. L'Otan travaille également avec le secteur industriel de la défense afin de disposer de technologies adaptées. L'organisation a défini sa politique de cybersécurité au mois de juin 2011. Le sommet de Varsovie marque une étape supplémentaire.