L'Union européenne collaborera avec le Japon pour surveiller la chaîne d'approvisionnement mondiale en puces et soutenir les entreprises japonaises de semi-conducteurs souhaitant opérer au sein de l'UE. « Nous pensons qu'il est extrêmement important de sécuriser la supply chain des semi-conducteurs », a déclaré le commissaire européen Thierry Breton à Reuters. Cette démarche s’inscrit dans la politique de l'UE visant à réduire sa dépendance à l'égard de la Chine notamment dans ce domaine. Mais l’accord ne s’arrête pas aux seules puces, « les partenaires ont également convenu de coopérer sur des questions liées à la connectivité des câbles sous-marins, à l'investissement dans l'informatique quantique et haute performance (HPC), et à la réglementation de l'IA.»

Récemment, Thierry Breton a rencontré des ministres du gouvernement de Corée du sud et a convenu de collaborer sur une série de sujets similaires. Dans un tweet en rapport avec ces voyages (hashtag #G20DigitalTour), le commissaire européen a fait part de son intention de rendre visite à d'autres membres du G20, dont font partie le Japon. L'industrie des semi-conducteurs est considérée comme stratégique dans la guerre commerciale qui oppose les pays alliés de l'Occident à la Chine. À plusieurs reprises au cours de l'année écoulée, les États-Unis ont cherché à obtenir le soutien de l'Union européenne pour tenter de limiter la capacité de la Chine à acquérir des semi-conducteurs de pointe ou les équipements pour les fabriquer.

Des investissements en hausse dans les semi-conducteurs

Ces derniers mois, le Japon et l'Union européenne ont cherché à renforcer leurs industries nationales de semi-conducteurs. En avril, le Conseil et le Parlement européen ont décidé d'investir 3,6 milliards de dollars de fonds européens pour renforcer les capacités de fabrication de semi-conducteurs du continent, dans le but d'attirer 43,7 milliards de dollars d'investissements privés supplémentaires. Ces capacités financières visent à éviter les ruptures ou les ralentissements d’approvisionnement et de dépendre majoritairement de la production taïwanaise de puces.

Entre-temps, en avril, le gouvernement japonais s'est également engagé à investir 532 millions de dollars (70 milliards de yens) dans des projets de développement et de fabrication de puces de dernière génération dans le pays, y compris un accord avec Rapidus pour fabriquer des puces à 2 nm au Japon d'ici à 2025. En outre, à la fin du mois dernier, le fabricant japonais d'équipements pour semi-conducteurs JSR a accepté une offre de rachat de 6,4 milliards de dollars (909,3 milliards de yens) de la part du gouvernement japonais.