A peine deux semaines après son lancement, le service de changement d'adresse en ligne fait déjà l'objet de critiques de la part de la Cnil.

Dans un avis du 30 mai 2005, reprenant celui rendu le 30 mars, le gardien des libertés individuelles souligne les risques d'utilisation détournée des données. Il suffit en effet d'un numéro de dossier et d'un mot de passe pour effectuer un changement d'adresse. Si certains services exigent d'autres informations – numéro Insee pour l'assurance maladie, numéro d'allocataire pour la Cnam… –, elles ne constituent pas un obstacle insurmontable pour qui veut frauduleusement déclarer un déménagement.

Aussi, si la Cnil reconnaît, d'un côté, le bien-fondé du service proposé par l'Adele (Administration électronique) et applaudit son caractère facultatif ainsi que l'absence de fichier national, elle réclame, de l'autre, l'aménagement de sa mise en pratique. En premier lieu, elle demande un bilan d'utilisation du système, permettant d'apprécier justement la valeur de niveau d'authentification. La Cnil préconise également l'instauration d'un certificat électronique ou de la signature électronique lors de la prochaine évolution du système.

Enfin, l'autorité administrative verrait d'un bon ½il que le droit positif se saisisse du problème. Elle juge en effet regrettable qu'aucun texte législatif ou réglementaire ne prévoit explicitement que les organismes habilités à demander des informations relatives au changement d'adresse en sont les uniques destinataires.