La septième édition du rapport « State of Application Strategy » de F5, pour lequel plus de 1500 professionnels de l'IT ont été interrogés, révèle que les entreprises ont nettement accéléré leurs efforts de transformation numérique et de modernisation de leur portefeuille applicatif durant la crise sanitaire. Ainsi, près de 8 répondants sur dix (77%) ont déclaré moderniser leurs applications internes ou destinées aux clients, un taux en hausse de 133% par rapport à l'enquête 2020. Parmi eux, les deux tiers utilisent au moins deux des méthodes suivantes pour moderniser leurs environnements : APIs, intégration de composants plus récents (comme des plateformes de conteneurs), refactoring ou encore portage tel quel dans le cloud (en mode lift & shift). Le recours aux API reste l'approche la plus utilisée, citée par 58% des entreprises concernées.

Avec la pandémie, les organisations ont également renforcé leurs stratégies numériques, misant sur l'adoption de technologies comme l'intelligence artificielle pour augmenter leur efficacité opérationnelle. L'enquête met ainsi en évidence un triplement du taux d'adoption des technologies d'intelligence artificielle, passé de 17% à 56% en l'espace d'un an. Après avoir automatisé l'année précédente, début 2021 57% des sondés sont en phase d'expansion numérique (+37% par rapport à 2020). Selon les sondés, les efforts de modernisation portent en premier lieu sur le service desk IT (59%), étroitement lié à l'expérience des employés, et sur le service client (53%), suivi par les ventes et le marketing (39%).

Des infrastructures gérées comme du code

Ces évolutions rapides se traduisent par une complexité croissante des architectures. Près de 90% des répondants indiquent ainsi avoir au moins deux architectures différentes, et près de la moitié (48%) en ont au moins cinq (+30% par rapport à 2020). Avec la pandémie, les entreprises ont en particulier accéléré leurs déploiements dans le cloud public (+49%) et dans les solutions SaaS (46%). Plus des trois quarts des sondés (76%) utilisent ou prévoient d'utiliser le edge computing, notamment pour répondre à des problématiques de performance (43%), de collecte des données (42%) ou de traitements en temps réel (34%). Près d'un sur quatre considère par ailleurs que cette approche va devenir stratégique au cours des prochaines années.

Dans ces environnements complexes, les services nécessaires pour assurer la sécurité et la livraison des applications sont désormais quasiment autant hébergés dans des data centers internes (70%) que dans le cloud (68%), tandis que 15% des sondés hébergent même de tels services en périphérie (edge). Par ailleurs, plus de la moitié des sondés gèrent à présent leurs infrastructures avec du code (infrastructure as code), une approche qui facilite l'automatisation.

Malgré les données de monitoring, la visibilité reste insuffisante

Interrogés sur les tendances stratégiques pour leur organisation dans les deux à cinq ans à venir, 56% des répondants citent l'approche SASE (secure access service edge) théorisée par Gartner, tandis que 52% mentionnent AIOps (usage de technologies de machine learning pour la surveillance des opérations). Cependant, le manque de compétences adaptées risque de pénaliser les organisations intéressées par ces tendances, en particulier pour AIOps (près de la moitié des sondés concernés pointant ce défi).

Enfin, les trois-quarts des répondants estiment que recueillir des données sur la sécurité et la livraison des applications est important pour répondre à leurs objectifs métiers. Il s'agit en premier lieu de pouvoir résoudre les incidents (36%), mais aussi de détecter en amont des problèmes de performance (24%) ou de surveiller le respect des engagements de services (16%). Une grande majorité (95%) considère cependant que les informations fournies par les solutions de monitoring existantes ne suffisent pas à avoir la visibilité souhaitée, notamment pour diagnostiquer les causes d'incidents (51%) ou identifier de possibles attaques (45%).