Un outil essentiel pour accompagner les changements de stratégie, mais un outil que les entreprises ont encore du mal à pleinement maîtriser. Une étude publiée par HCL Technologies, menée par FT Longitude auprès de 500 décideurs IT et métiers dans le monde, mesure le rôle que joue déjà le cloud dans la stratégie des entreprises. 90% des répondants affirment ainsi que ces environnements IT leur permettent de faire face rapidement aux changements de préférences de leurs clients. En particulier en mettant rapidement la donnée à la disposition des métiers.

« Le cloud permet aux utilisateurs d'interagir avec la donnée sans passer par l'IT », indique ainsi Raahil Burhaani, le DSI d'Essar Oil UK, la branche britannique d'un conglomérat indien. Près de 9 décideurs sur 10 expliquent encore que le cloud leur a permis de faire face aux conséquences des changements géopolitiques et aux problèmes sur leur chaîne logistique.

Autrement dit, le cloud apparaît comme une clef de l'adaptation des entreprises aux conditions changeantes de marché. 87 % des cadres de l'industrie et 83 % de ceux qui travaillent dans les services B2C déclarent que le cloud a accompagné des virages stratégiques de leur entreprise. Or, selon HCL, la plupart des cadres supérieurs interrogés déclarent que leur organisation a dû faire 'pivoter' sa stratégie commerciale au moins deux fois au cours des trois dernières années.

Rapatriement on-premise : 24% des entreprises concernées

Si le lien entre cloud et flexibilité apparaît donc clairement dans l'esprit des décideurs, plusieurs éléments montrent toutefois que le virage vers ces environnements IT vendus comme des services connaît quelques frictions. Ainsi 24% des répondants expliquent vouloir rapatrier une partie des applications migrées vers le cloud sur des environnements traditionnels dans les trois prochaines années. « Le rapatriement est généralement le résultat d'une migration ou d'un transfert d'applications vers le cloud sans optimisation préalable de ces dernières », observe Mike Kail, le CTO de PrimaryIO, un éditeur de la Silicon Valley qui fournit des services cloud.

Par ailleurs, l'étude de FT Longitude, qui appartient au Financial Times, identifie trois obstacles majeurs à l'adoption du cloud. Le premier d'entre eux est, sans surprise, la sécurité, vue comme un frein à l'usage par 41% des répondants. Le résultat des contraintes réglementaires s'appliquant à certains secteurs d'activité (la finance, le secteur public...), mais aussi, selon Mike Kail, la conséquence du décalage entre des pratiques de sécurité encore traditionnelles et les exigences du cloud. « Une fois que vous avez adopté le cloud, vous devez être proactif en matière de sécurité et évaluer continuellement les risques, dit le CTO. La puissance et la flexibilité du cloud doivent être déployées avec des outils et des processus de sécurité modernes. »

Deux-tiers des entreprises ont sous-estimé l'effort

Les entreprises peinent également à réunir les compétences adéquates pour mener à bien leurs projets. 70% des répondants indiquent ainsi que les pénuries en la matière ou le manque d'expérience des juniors ayant les compétences requises ont amoindri leur capacité à utiliser le cloud efficacement. Avec des conséquences très concrètes : « deux tiers des décideurs disent avoir sous-estimé le temps nécessaire pour mener à bien nouveaux projets sur le cloud », écrit ainsi HCL.

Autre difficulté : la culture d'entreprise. Près de six répondants sur dix reconnaissent que la culture de leur organisation a limité l'innovation au cours de leurs derniers projets cloud. « Pour maximiser la valeur du cloud, les dirigeants et responsables métiers d'un côté et les décideurs IT de l'autre doivent communiquer de manière structurée afin de collaborer sur les projets », écrit HCL. Or, selon l'étude, 59% des dirigeants ne comprennent pas encore que les objectifs et décisions de l'entreprise doivent influer sur la manière dont le cloud est utilisé.