Après presque un an de préparation, la Fondation OpenStack existe officiellement en tant qu'organisme autonome sans but lucratif, et libère de la tutelle du fournisseur Rackspace la pile logicielle Open Source pour l'hébergement cloud. Pendant les deux premières années du projet, Rackspace avait mollement supervisé le développement de la communauté, si bien que, l'année dernière, les responsables du projet ont estimé que le logiciel Open Source serait mieux géré par un fournisseur neutre, un peu comme la Linux Foundation supervise le développement du noyau Linux. Mercredi, l'organisation nouvellement formée a annoncé que Rackspace lui avait transféré à la fois la marque déposée OpenStack et les activités de gestion de la communauté.

Garantir la continuité d'OpenStack à long terme

« Installer OpenStack dans une fondation neutre et indépendante permet de s'assurer que l'on n'est pas bloqué avec un seul fournisseur », a déclaré Jonathan Bryce, directeur exécutif de la Fondation OpenStack. Il a expliqué pourquoi il pensait que la fondation serait bénéfique aux organisations qui envisagent d'utiliser cette technologie. « OpenStack restera dans le paysage pour les années à venir. Les vendeurs peuvent changer de main, les lignes de produits peuvent se réduire, les stratégies peuvent évoluer. La Fondation sera pour tous une maison indépendante qui garantira la continuité d'OpenStack sur le long terme, la poursuite de son développement et de son support », a encore déclaré le directeur exécutif de la Fondation. 

Les responsables du projet ont accompli beaucoup d'efforts pour s'assurer que la fondation représenterait toutes les parties concernées, même s'il reste quelques préoccupations quant à la transparence du groupe. Le projet OpenStack a été lancé il y a deux ans, et il est combiné à deux projets de logiciel cloud distincts, Nebula de la NASA et Cloud Files de Rackspace. OpenStack fournit une plateforme pour faire tourner une infrastructure de cloud privé. En outre, certains fournisseurs de cloud, comme Rackspace et Hewlett-Packard, utilisent le logiciel pour héberger leurs propres services. L'intérêt pour le projet reste très soutenu depuis son lancement. Plus de 573 développeurs ont contribué au code de base, qui comporte aujourd'hui plus de 550.000 lignes de code. La Fondation dispose désormais de plus de 5.600 membres, représentant les intérêts de plus de 850 organisations. Le projet a drainé environ 10 millions de dollars, provenant principalement de contributions d'entreprises.

Trois branches et vingt-quatre membres

La Fondation OpenStack sera divisée en trois branches : un comité technique, un comité d'utilisateurs et un conseil d'administration. Le conseil d'administration est chargé de la surveillance stratégique et financière de l'organisation. Il est composé de vingt-quatre membres : huit choisis parmi les sponsors Platinum, huit parmi les sponsors Gold et huit membres individuels. « Ils sont répartis de façon à ce qu'aucune entité ne puisse avoir trop d'influence sur le conseil », a expliqué Jonathan Bryce. OpenStack ne designera que 8 sponsors Platinum, afin que chaque sponsor Platinum puisse avoir son propre représentant au conseil d'administration. Les membres Gold éliront huit de leurs membres qui siégeront au conseil d'administration, de même que les membres individuels. Les huit membres Platinum actuels sont AT&T, Canonical, HP, IBM, Nebula, Rackspace, Red Hat et SUSE. Dans les membres Gold actuels, la Fondation compte Cisco, Dell, NetApp, Piston Cloud Computing et Yahoo, et Intel, NEC et VMware vont les rejoindre ce mois-ci. Alan Clark, directeur de l'initiative industrielle de SUSE, élu en août, sera le premier président du conseil d'administration de la Fondation OpenStack, et Lew Tucker, vice-président de Cisco et CTO du cloud computing a été élu vice-président.