Dans le dernier numéro du mensuel « La lettre du trésorier » publié par l'association française des trésoriers d'entreprise, Gilbert Labbé (président de la commission SEPA) et Richard Cordero (délégué général) s'émeuvent du retard pris dans la migration des entreprises vers le SEPA. Rappelons qu'il s'agit de remplacer des moyens de paiement dématérialisés nationaux (comme le prélèvement ou le virement) par des moyens de paiement européens dans le cadre du Single Euro Payments Area (SEPA, aire unique de paiement en Europe).

Trois nouveaux instruments de paiement apparaissent : le SCT (SEPA Credit Transfer qui remplace le virement), le SDD (SEPA Direct Debit qui remplace le prélèvement) et le SCP (SEPA Card Payment qui remplace le paiement électronique ou par carte bancaire). Ces nouveaux instruments impliquent l'usage de nouvelles procédures (métier comme techniques), de nouveaux protocoles de transferts d'informations et donc des modifications dans tous les logiciels opérant des mouvements de fonds (commerce, paye, etc.). Outre la forme (le format XML ISO 20022 a été retenu), le fond des messages change : le BIC et l'IBAN remplacent, par exemple, le traditionnel RIB. Une mise à jour du contenu des bases de données est donc impérative.

Or, au 1er février 2014, le SCT et le SDD seront obligatoires et, le 1er février 2016, les derniers produits strictement nationaux disparaîtront (comme le TIP et le télé-règlement en France). Les chantiers sont donc urgents, tout devant être achevé dans moins de deux ans.

Le SEPA reste à ce jour peu utilisé

Selon la dernière enquête sur la bascule SEPA réalisée par l'AFTE, seulement 4 entreprises sur 10 sont aptes à réaliser certains paiements SEPA. Parmi celles-là, moins de la moitié sont capables de remplacer la majorité des paiements dématérialisés par des procédures SEPA. Dans 4 cas sur 10, les non-utilisateurs des moyens de paiement SEPA ignorent quand ces moyens seront disponibles pour eux, la majorité déclarant que les outils nécessaires sont encore en cours de développement.

12% des répondants estiment pourtant que plus de 10 applications sont concernées, 31% entre 4 et 10 et 57% entre 1 et 3.