Utiliser l’IA plutôt que l’humain en classe, pour le choix des études ou le développement d’une carrière. C’est le constat qui se dégage de deux enquêtes. La première a été réalisée par Diplomeo, une plateforme dédiée à l’orientation dans l’enseignement supérieur auprès des jeunes de 16-25 ans. La seconde conduite par la société de reclassement Intoo vise des jeunes salariés de la génération Z. L’une comme l’autre montre que l’intelligence artificielle réinvente les pratiques de travail et impacte également le quotidien des nouvelles générations pendant leurs cours ou lors de la poursuite d’études. Ainsi, selon Diplomeo, l’utilisation de bots comme ChatGPT d’OpenAI ou MidJourney par les étudiants est particulièrement importante. 79% disent avoir profité des possibilités offertes par ces technologies, dont 25% toutes les semaines et 21% tous les jours. En règle générale, l’IA est vue comme un facilitateur des tâches rébarbatives du quotidien.

Les plateformes d'IA sont utilisées au moins une fois par mois par plus de la moitié des 16-25 ans. (Source: Diplomeo)

Une utilisation centrée sur la génération de textes

Parmi les usages les plus fréquents, les jeunes l’utilisent massivement pour la production de contenu lié aux études (61%), pour trouver de l’inspiration (46%), ainsi que pour acquérir rapidement des connaissances (41%).  Les 16-25 ans exploitent l’IA dans le but de créer un plan de devoirs ou travaux à la maison (56%), corriger les fautes (55%) ou pour réviser (39%). Davantage confrontée aux questions d’orientation, la tranche des 17-20 ans est la plus active en faveur de l’IA à des fins d’orientation. Près de 40% y ont recours pour obtenir des suggestions de métiers, secteurs et formations qui leur correspondent, contre environ 30% chez les plus de 21 ans. 1 sur 3 en fait usage pour chercher une école contre 1 sur 5 du côté de leurs aînés.

L’utilisation de l’IA pour la vie professionnelle des étudiants est moins importante. (Source: Diplomeo)

Un comportement plus mesuré chez les femmes

Les répondants, toutes catégories d’âge confondues, sont 44% à utiliser ces plateformes pour rédiger une lettre de motivation pour candidater à une formation quelle qu’elle soit (à travers Parcoursup, Mon Master ou hors de ces plateformes). Ils sont 21% à faire appel à ChatGPT ou autre outil du même type pour postuler à un job étudiant, 20% à un stage et 19% à une alternance. L’enquête sur l’usage de l’IA par la génération Z démontre aussi que cette technologie a su être adoptée aussi bien par les femmes que les hommes. Elles sont toutefois un peu moins nombreuses à utiliser ces outils (77% contre 79% pour les hommes), C’est dans la régularité de la pratique que les chiffres changent. 50% des femmes de 16 à 25 ans ont un usage peu régulier de l’IA, contre 40% des hommes.

Chez les jeunes femmes, l'usage de l’IA et plus mesuré; comparé aux garçons. (Source: Diplomeo)

Les bots utilisés comme conseillers de carrière 

Elles sont 16% à bénéficier des atouts de cette innovation au quotidien, alors que leurs homologues masculins sont 26% à admettre se connecter à des sites comme ChatGPT tous les jours. Elles sont également moins nombreuses (32%) à exploiter ces solutions pour rédiger des devoirs que leurs homologues masculins (38%). Elles bénéficient davantage de ces outils pour corriger leurs fautes (56%) et s’organiser (18%). En revanche, les femmes plébiscitent peu l’IA pour réviser (29% contre 49% chez les hommes). La montée en puissance de la GenAI auprès des salariés de la génération Z est tout autant mise en évidence dans un rapport d’Intoo, selon nos confrères de Computerworld.  L'enquête, menée en partenariat avec la société de recherche Workplace Intelligence indique que ces jeunes s’engagent davantage dans le coaching de carrière par l'IA .47 % font davantage confiance à un chatbot pour obtenir des conseils sur leur progression professionnelle plutôt qu’à leur manager.  

En fait, les employés déclarent recevoir de meilleures pistes professionnelles de la part de leurs amis et de leur famille (62 %), de Google (44 %), des réseaux sociaux (36 %) et de GenAI (34 % au total) que de leur patron. 63 % des personnes interrogées estiment en effet que leur employeur se soucie davantage de la productivité que du développement de leur parcours. Parallèlement à ces sentiments, les responsables RH interrogés dans l'enquête prédisent que 25 % des employés (et 44 % des employés de la génération Z) sont susceptibles de quitter leur emploi au cours des six prochains mois en raison d'un manque d’implication dans les souhaits de carrière.

Un impact sur les taux de démission 

Une étude distincte réalisée par la société de recrutement et de reclassement LHH identifiant aussi une tendance à la démission recommande aux entreprises d’investir dans leurs employés afin d’attirer les talents qualifiés, notamment dans le domaine technologique. « Les travailleurs du secteur IT sont les plus convaincus que leurs compétences peuvent être transférées vers une autre industrie ou vers un autre poste », indique le rapport. Ce sentiment de malaise plus large est partagé dans toutes les zones géographiques et tous les secteurs, en particulier en Australie (65 %), en Chine (62 %), en Turquie (59 %) et aux États-Unis (57 %), où les travailleurs ont le plus grand sentiment que des facteurs externes affectent leur progression.