Alors que WhatsApp a annoncé la semaine dernière avoir atteint les 2 milliards d’utilisateurs, une autre application de messagerie gratuite et sécurisée amorce un passage à l’échelle : Signal. Fondé par Moxie Marlinspike et financièrement soutenu à l'origine par Brian Acton (co-fondateur de WhatsApp), le service de messagerie est reconnu par les férus de cybersécurité, les experts en protection de la vie privée, comme une application sécurisée.

Pas étonnant donc que le compteur de téléchargements atteigne les 10 millions sur le Play Store de Google. L’application a séduit aussi bien des militants en Amérique Latine que l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, aux joueurs de la NBA et de la NFL. Elle s’est même invitée dans les séries House of Cards et Mr Robot. Cette publicité a fait progresser l’adoption de Signal. Mais la start-up qui compte maintenant 20 employés veut accélérer le recrutement d’abonnés.

La sécurité et la confidentialité chevillées au corps

Pour cela, la Signal Foundation mise sur le développement de différentes fonctionnalités au sein de la messagerie sécurisée. Au cours des deux derniers mois, les équipes ont intégré la prise en charge de l’iPad, la création d'images éphémères et les émojis. Ces apports peuvent apparaître anodins surtout vis-à-vis de la concurrence, mais les développer dans un environnement contraint relève un effort intense. Par exemple, pour les émojis, Signal a utilisé des « packs d’émojis » qui sont chiffrés avec une clé, elle-même cryptée. Dans les tuyaux, Signal promet un système unique de messagerie de groupe où l’administrateur pourra ajouter ou supprimer n’importe quel membre et le serveur n’obtiendra aucune information sur les membres du groupe. D'autres fonctionnalités sont en test, notamment sur la liste des contacts et sur l'authentification autre qu'avec le numéro de téléphone.

Avec le développement de ces fonctionnalités, l’application entend donner un double signal : elle ne transigera jamais sur la sécurité et elle s’adapte pour rendre son usage et son interface plus convivial. Fort de ces ambitions, Brian Action estime que Signal pourrait atteindre une base d’un milliard d’utilisateurs et grignoter au passage des parts de marché sur WhatsApp, Messenger de Facebook ou iMessage d’Apple.