Vendredi dernier, le service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB) a déclaré, sans nommer le pays étranger soupçonné, que l'attaque était programmée pour le 5 décembre et qu’elle visait plusieurs grandes banques du pays. Toujours selon le FSB, cette même attaque impliquait l’usage de médias sociaux et prévoyait l’envoi massif de SMS, l’objectif de ces messages étant de faire croire à une crise dans le système financier russe. Plusieurs dizaines de villes du pays avaient été ciblées, mais le FSB a affirmé qu’il avait neutralisé la menace. Dans son communiqué, cet organisme met également en cause l’entreprise d'hébergement ukrainienne BlazingFast, affirmant que ses serveurs avaient été utilisés pour lancer l'attaque à partir d’autres serveurs basés aux Pays-Bas.

Cependant, BlazingFast a déclaré vendredi qu'elle n'avait trouvé aucune preuve d'une attaque imminente à venir dans ses systèmes. « Nous avons passé au crible l’ensemble de nos systèmes et de notre réseau et nous n'avons trouvé aucun élément anormal permettant de confirmer les allégations de la FSB », a déclaré l’hébergeur dans un message posté sur Facebook. « Nous n’avons eu aucun contact avec le service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie », a encore déclaré l’hébergeur ukrainien. « Nous devons supposer que le FSB a pu gérer la situation sans l’aide de BlazingFast », a encore déclaré l’hébergeur. « Cependant, nous déclarons publiquement que nous sommes disposés à coopérer avec toute entité juridique ». BlazingFast compte « des milliers de clients » et surveille son réseau pour empêcher toute activité illégale, a encore précisé l’hébergeur dans son communiqué. Le FSB n’a fourni aucun détail pour expliquer comment il avait stoppé ou détecté l'attaque.

Une situation politique tendue entre la Russie et les Etats-Unis

L’événement survient à un moment où la situation entre la Russie et les États-Unis est un peu tendue, depuis que certains ont accusé le gouvernement de Vladimir Poutine d’avoir essayé d'influencer la dernière élection présidentielle américaine. En octobre, des agences de renseignement des États-Unis avaient publiquement reproché au gouvernement russe d’avoir soutenu plusieurs attaques de grande envergure ciblant des responsables et des institutions politiques américaines, dans le but de livrer des informations sensibles au public. À l’époque, l'administration Obama avait déclaré qu'elle envisageait une éventuelle réponse, mais il est difficile de dire si cet avertissement à la Russie a été suivi de mesures concrètes. Par ailleurs, la Russie a été récemment la cible de pirates ukrainiens. En octobre, un groupe appelé CyberHunta a publié sur Internet les courriels d'un haut fonctionnaire russe après le piratage de son compte de messagerie. Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les différends entre les deux pays sont récurrents.