Continuer d'investir, mais s'assurer de la rentabilité de ces efforts. C'est en somme la tendance majeure qui se dégage du baromètre annuel de la transformation numérique des entreprises françaises que publie Niji. Menée auprès de 70 entreprises clientes du cabinet de conseil, l'enquête estime qu'environ 8 organisations sur 10 continuent à placer la transformation numérique au centre de leurs priorités. La même proportion a d'ailleurs augmenté ses investissements consacrés au sujet entre 2022 et 2023. Dans 29% des cas, la part consacrée à la transformation numérique dans le budget IT a même progressé de plus de 10% en un an. Par ailleurs, 90% de ces efforts sont suivis au plus haut niveau de l'entreprise. Dans 60% du panel, le programme est même directement piloté par un membre du Comex.

Autrement dit, les fondamentaux observés depuis quelques exercices restent bien en place et ont même tendance à se renforcer. Ainsi que les priorités associées à la transformation numérique : l'engagement et la connaissance des clients, la croissance du chiffre d'affaires et l'accélération de la mise sur le marché de nouveaux produits et services, soit le même top 3 que lors de la précédente édition du baromètre, un an plus tôt. Mais, selon Niji, « ces budgets alloués [au sujet] s'inscrivent toutefois dans une nouvelle logique : celle d'un retour sur investissements ».

S'attaquer à la modernisation du legacy

Or, l'enquête montre que seulement 7% des entreprises clientes de Niji - ETI ou grands comptes - maîtrisent la mesure du ROI de leurs investissements digitaux. Chez 49% supplémentaires, le déploiement des outils et pratiques nécessaires à cette évaluation de la rentabilité est en cours. Collaboration entre métiers et IT dès la phase de conception, gestion des arbitrages et priorisations dans les méthodes agiles (demand management), passage à une agilité à l'échelle, maîtrise de la phase de déploiement des services, intégration de la mesure de la performance des services (taux d'usage, NPS...) dans leur pilotage : Niji identifie un certain nombre de faiblesses qui limitent encore les bénéfices que les entreprises recueillent de leurs efforts. Par exemple, 13% des organisations seulement affirment disposer d'un bon niveau d'accompagnement de leurs utilisateurs à la transformation numérique.

Enfin, l'enquête confirme un déplacement des priorités, vers la modernisation des outils Legacy. Le cabinet de conseil y voit une « nécessité de mettre les SI métiers au niveau de performance des outils digitaux sur lesquels les entreprises ont déjà largement investi ». 67% des organisations font ainsi de la modernisation du SI métier une priorité, item qui devance la modernisation de l'ERP (54%) et l'automatisation des processus (53%). Un vrai changement de tendance, car, à ce jour, seules 11% des entreprises ont déjà investi sur la modernisation de leur SI métier dans le cadre du programme de transformation numérique et 18% en ont fait de même en ce qui concerne la mise à niveau de leur ERP.

Le retour en grâce des architectes

Or, pointe Niji, cette nouvelle étape est risquée : l'enquête estime que seules 19% des entreprises maîtrisent l'évolution de leur SI Legacy et que pas plus de 22% d'entre elles savent gouverner la simplification de leur architecture et de leur patrimoine. Des constats qui replacent les architectes SI au centre du jeu : c'est d'ailleurs une des fonctions que les DSI espèrent le plus internaliser (elles sont 80% dans ce cas), juste derrière les rôles de Product Owners et de Product Managers.

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