Intel est en train de porter un très grand nombre de ses actifs sur l'Internet des Objets (IoT). Un sujet chaud pour quasiment tous les vendeurs IT mais qui est tout particulièrement critique pour les grands fabricants de puces, dont Intel qui n'a d'ailleurs pas manqué de présenter à son Intel Developer Forum ses innovations dans ce domaine.

Alors que le fondeur aimerait bien voir ses puces basse consommation utilisées dans des capteurs, vêtements et objets connectés et d'autres matériels qui font rêver les industriels de l'IoT, la société a également du logiciel, de la sécurité et de l'infrastructure à ajouter au pot. Et il s'avère que ces derniers pourraient bien compter davantage que le silicium lui même. « A court terme, logiciel et sécurité peuvent être la plus grande carte à jouer d'Intel dans l'IoT en matière de revenus », a confirmé Mark Hung, analyste au Gartner, qui s'attend toutefois à ce que le fondeur livre dans un avenir proche des millions de puces supplémentaires grâce à l'Internet des objets.

A l'occasion d'un événement à San Francisco mardi, Intel a ainsi annoncé sa plateforme IoT combinant matériels, logiciels mais également des services de déploiement issus de ses partenaires, et a également introduit son dernier design de passerelle IoT embarquant des capacités de sécurité et de gestion.

Dans ce domaine, un des points clés de la stratégie d'Intel sont ses designs de référence de passerelles pouvant collecter des données en provenance de capteurs et d'autres terminaux IoT en bordure de réseau (edge), les gérer et les traduire. Ces passerelles peuvent même activer des machines n'ayant jamais été mises en réseau avec des terminaux connectés, transformant des protocoles propriétaires anciens en flux de données utilisables sur des réseaux IP.

Un manque de normalisation empêche d'exploiter toutes les facettes de l'IoT

Intel a par ailleurs présenté Wind River Edge Management System, une pile technologique basée sur le cloud dédiée aux opérations IoT. Il a également déployé une dernière génération de IoT Gateway couplée au logiciel Wind River (racheté en 2009 pour 884 millions de dollars), qui permettra aux entreprises de mettre rapidement en oeuvre des passerelles et de les gérer aussi longtemps qu'elles seront utilisées. Le fondeur a aussi présenté une liste de partenaires pour construire et déployer des systèmes IoT dans différentes industries, incluant Accenture, Capgemini, SAP, Dell et NTT Data.

« Les entreprises peuvent être intéressées par un fournisseur unique de solutions bout en bout dans le domaine de l'Internet des objets, car elles veulent pour l'instant saisir la balle au bond de l'IoT », a également indiqué l'analyste du Gartner. Mais à plus long terme, elles vont aussi chercher des combinaisons avec des composants best of breed : une stratégie qui n'est cependant pas encore envisageable maintenant parce que les normes n'ont pas encore été suffisamment consolidées pour assurer que tous les acteurs de ce secteur puissent travailler ensemble.

McAfee, la division sécurité d'Intel, a quant à elle présenté Enhanced Security for IoT Gateway, une solution pré-validée pour améliorer la sécurité des passerelles. Et pour servir les industries qui relient leurs anciens équipements à l'Internet des Objets pour la première fois, la filiale d'Intel travaille aussi avec Siemens pour ajouter le support pour les protocoles industriels à sa technologie de pare-feux. « Il y a une fenêtre de deux à cinq ans pour mettre en oeuvre la sécurité dans l'IoT », a indiqué Lorie Wigle, vice-présidente IoT Security Solutions d'Intel. Le fondeur propose d'ailleurs aux autres fournisseurs de silicium sa propre technologie EPID (Enhanced Privacy Identity), un système de chiffrement qui permet l'authentification à distance d'un terminal matériel, tout en préservant son intégrité.