Le projet Crolles2 pour le développement de nouveaux semiconducteurs survivra-t-il jusqu'au terme de son contrat en 2010 ? La décision prise mardi par l'un des co-fondateurs, le néerlandais NXP (ex-Philips Semiconductors), de quitter cette alliance d'ici la fin 2007 compromet sa survie. Fondé en 2002 par Freescape (ex- Motorola), ST Microlectronics et NXP, le projet Crolles2 a pour but de mutualiser les coûts de R&D pour obtenir des échelles de gravure plus fines (de 120 nanomètres en 2002 à 32 nanomètres en 2010) pour des processeurs CMOS (Complementary metal-oxyde semiconductor) et à moindre coût . Or, NXP veut poursuivre ces mêmes recherches seul avec TSMC (Taiwan Semiconductors Manufacture Co). Pour Frans Van Houten, PDG de NXP, ce retrait permettra à NXP « de se concentrer sur des options de fabrications plus créatives comme l'intégration de mémoire non-volatile au coeur du processeur en 45 nanomètres, tout en s'appuyant sur la ligne de fabrication de TSMC. » Et réduire ainsi sa masse salariale. NXP devrait se séparer de ses 200 ingénieurs sur le site de Crolles, près de Grenoble. NXP restera néanmoins sur le site jusqu'au 31 décembre 2007, afin de mener à bien les recherches sur la gravure à 45 nanomètres. Si le Franco-italien ST Microelectronics affirme vouloir continuer comme prévu au sein de Crolles2, l'autre société partenaire, Freescape, n'a pas encore pris sa décision. Pour l'instant, l'alliance cherche un remplaçant à NXP : soit IBM, soit ironiquement TSMC (qui a déjà un statut d'associé depuis 2001). S'ils ne trouvent pas de remplaçants, les deux partenaires pourraient dissoudre leurs projets de recherche et s'allier avec le centre de R&D indépendant IMEC en Belgique.