On savait les Etats-Unis peu enclins à respecter dans les grandes lignes la vie privée - révélations de l’affaire Snowden autour de l’existence d’un programme de surveillance mondial PRISM à l’appui - et cela pourrait bien continuer. Malgré tous les efforts de la ligue de protection des libertés et des droits de l’homme et la mobilisation des grands acteurs du cloud (Google, Microsoft, Apple…) pour tenter de préserver la vie privée des individus contre l’espionnage étatique à grande échelle, la Cour Suprême des Etats-Unis a pris une décision lourde de conséquence.

L’institution américaine vient ainsi d’approuver plusieurs amendements à la loi fédérale relative aux procédures criminelles, incluant l’article 41, permettant notamment d’autoriser les enquêteurs à prendre tous les moyens nécessaires pour permettre aux autorités et enquêteurs (police, FBI…) de pénétrer à distance sur n’importe quel ordinateur situé n’importe où dans le monde. « Avec ces nouvelles règles, le gouvernement pourrait maintenant être capable d’obtenir l’accès et de chercher des informations sur des centaines de milliers ou millions d’ordinateurs à la fois, la grande majorité des machines concernées pouvant appartenir à des victimes plutôt qu’à des personnes à l’origine de cybercrimes », a indiqué le sénateur démocrate Ron Wyden. Ce dernier s’était déjà distingué en décembre 2014 pour avoir présenté un projet de loi visant à empêcher le gouvernement d’exploiter des backdoors sur des logiciels pour faciliter ses opérations de surveillance.

Le Congrès amené à se prononcer d’ici au 1er décembre

Ces amendements adoptés par la Cour Suprême des Etats-Unis doivent maintenant être approuvés par le Congrès d’ici au 1er décembre prochain. Un vote qui pourrait bien être suspendu aux résultats des élections américaines dont les résultats seront connus le 8 novembre prochain, en fonction de la couleur politique du candidat vainqueur…