« L'intranet type est aujourd'hui centré autour de fonctions comme la gestion documentaire, les newsletters et les annuaires mais la cible en 2014, telle que les entreprises la voient, comprendra un réseau social d'entreprise, des blogs, des wikis, des forums et un moteur de recherche sémantique » a expliqué Philippe Grange, rédacteur en chef d'Intranet-Infos en ouvrant une table ronde. Consacrée à « Intranet 2.0 : où en sommes-nous vraiment ? », celle-ci se déroulait sur le salon Solutions Intranet et Collaboratif qui se tient Porte de Versailles à Paris du 13 au 15 mars 2012.

De fait, les témoins présents ont certes fait état de réalisations concrètes mais aussi des éléments qui restaient à mettre en oeuvre et des difficultés rencontrées. Chaque contexte semble avoir ses propres difficultés et entraîner ses propres motivations pour mettre en oeuvre un Intranet 2.0.

Renault comme Axa cassent les silos


Au sein du Groupe Renault et de l'Alliance Renault-Nissan, il existait bien entendu des intranets classiques. Mais, pour casser les silos, notamment transnationaux, et aller vers « l'open-innovation », la direction générale a voulu pousser des solutions de type « 2.0 ». « Plutôt que de greffer un RSE [Réseau Social d'Entreprise, NDLR] sur un intranet, nous avons eu la volonté de faire un RSE » explique Damien Martayan, chef de service portail et gestion de contenus, à la DSI du groupe Renault. Le groupe a ainsi mis en oeuvre Microsoft Sharepoint avec un add-on Newsgator.

Chez Axa, la constitution du groupe au travers de multiples opérations de croissance externe avait également généré quantité de silos, de divisions séparées des autres. Développer la collaboration tant locale que transversale, accroître les partages d'expertises, passait par l'adoption du « 2.0 ». « Actuellement, nous sommes en mode pilote étendu aux Etats-Unis, d'autres pays suivent » tempère Stéphane Aknin, directeur e-communication groupe.

De la même manière, chez Figerc, un cabinet d'audit et d'expertise comptable, il fallait mieux échanger entre collaborateurs, clients et partenaires et faire cesser les flots de documents et d'e-mails. Le PDG, Vincent Béguin, précise : « nous avons notamment mis en place des wikis avec Xwiki ».

Dassault Systèmes s'est, lui, trouvé dans la situation du fournisseur qui s'applique à lui-même ce qu'il veut recommander chez ses clients. L'entreprise est ainsi passée d'un modèle Top-Down à un modèle en réseau et a comme objectif de faciliter le partage de connaissances. « Il faut que chaque collaborateur participe au process d'innovation dans le cadre de ce projet stratégique porté autant la DSI et la DRH que par la DG » explique Tarik Lebtahi qui cumule une fonction de responsable de l'outil interne et de l'édition de la plate-forme technique.