Alors que de nombreux segments du marché de l'IT subissent l'impact d'une baisse de la demande conjuguée à l'inflation, celui des logiciels a fait mieux qu'y résister au premier semestre 2022. Une récente étude d'IDC montre en effet une forte croissance des revenus des éditeurs dans les territoires où ils captent traditionnellement le plus d'investissements. C'est le cas dans la zone Amériques où les dépenses en logiciels ont progressé de 16,4% par rapport aux 6 premiers mois de 2021. C'est aussi le cas dans la région Asie-Pacifique (Japon inclus) où le chiffre d'affaires s'est apprécié de 10,6% (+18% à taux de change constant).

Près de 10 points de croissance amputés par les taux de change en EMEA

De prime abord, les résultats ont été moins bons dans la zone EMEA où IDC n'a relevé qu'une croissance semestrielle de 7,1%. Mais à taux de change constant, excluant donc les effets de l'importante faiblesse de l'euro par rapport au dollar, la hausse des dépenses en logiciel dans la région s'est élevée à 16,4%. Un dynamisme d'autant plus notable qu'il tient compte de la baisse de 18,5% du marché des logiciels russe déserté par de nombreux éditeurs. « Malgré les nombreuses difficultés auxquelles elle fait face, en Europe en particulier, la région EMEA enregistre toujours une forte demande. Comme ce fut le cas avec le Covid, l'adversité peut être un moteur de d'investissement en logiciels alors que les entreprises cherchent à rester compétitives et agiles », comment Thomas Vavra, analyste chez IDC.

Engouement pour les applications de développement et de déploiement

Selon le cabinet d'études, la progression du marché des logiciels en EMEA devrait s'élever à +8,9 % l'an prochain. La hausse devrait être supérieure de deux points dans la zone Amériques et de trois points en Asie-Pacifique. A plus long terme, jusqu'en 2026, les ventes devraient toutefois croître à un rythme annuel moyen de 10, 9% en EMEA, ce qui ne correspondra plus qu'à un retard de 0,5 point par rapport au continent américain. Elles seront notamment tirées vers le haut par le segment des applications de développement et de déploiement (+17,1 % de croissance annuelle moyenne jusqu'en 2026) qui feront alors mieux que les ventes d'applications dédiées aux systèmes et aux infrastructures. Ce glissement des budgets tient au fait qu'après avoir consacré beaucoup de dépenses aux applications, les entreprises cherchent aujourd'hui à maximiser leurs performances en se dotant de plateforme d'analytique, de BI, d'IA ou de gestion des données.