La date officielle de naissance de l'AND (Agence du Numérique de Défense) a été le 23 avril 2021 selon un communiqué du 6 mai 2021 du Ministère des Armées. Cette agence a été annoncée en décembre 2020 et Dominique Luzeaux nommé préfigurateur en février 2021. Le calendrier prévu est donc parfaitement respecté. Logiquement, Dominique Luzeaux a été nommé directeur de la nouvelle agence, avec prise de fonction au 5 mai 2021. L'AND est rattachée directement au Délégué Général pour l'Armement.

Le ministère rappelle que « l'AND sera l'acteur central pour la conduite des projets numériques complexes ou à fort enjeu, dans le cadre de la politique ministérielle relative au numérique définie par la Direction générale du numérique et des systèmes d'information et de communication (DGNUM). » Par ailleurs, en plus du directeur, l'AND est dotée d'un « conseil d'orientation et de pilotage, présidé par le délégué général pour l'armement et associant les représentants de ses clients internes, à savoir les armées, les directions et les services du ministère. »

Un acteur avec une place précise dans l'organisation du numérique de défense

Le Ministère des Armées est donc désormais doté d'un triptyque numérique avec deux piliers complémentaires : la DIRISI (Direction Interarmées des Réseaux d'Infrastructure et des SI de la Défense), qui opère les systèmes, la DGNum (Direction Générale du Numérique), acteur de la stratégie générale et de la gouvernance, et donc l'AND, qui développe les projets. A ces trois là s'ajoutent l'AID (Agence de l'Innovation de Défense) au rôle beaucoup plus vaste que le seul numérique et le Commandement de la cyberdéfense (Comcyber), rattaché à l'Etat-Major des Forces Armées dans une logique opérationnelle dans la cyber-guerre mais qui a également un rôle en matière de cybersécurité du ministère.

Avec 400 agents civils et militaires issus d'entités existantes au sein du ministère, l'AND vise à réunir et fédérer les forces auparavant dispersées. Elle aura notamment comme enjeu de garantir le respect des meilleures pratiques et d'assurer leur diffusion. Bien entendu, en plus d'un rôle de création pure des projets pour les clients internes, il est attendu de l'AND un rôle de conseil « des armées, des directions et des services sur la définition de leurs besoins numériques et de veiller à l'optimisation des ressources humaines et financières qu'ils leur consacrent ». Enfin, l'AND contribuera à la « mise en oeuvre de la politique industrielle du ministère des Armées dans le domaine des technologies numériques des systèmes d'information ».