Les réductions de coûts ne sont jamais accueillies à bras ouverts. Aucune surprise donc à voir les réactions se multiplier à l'annonce par le ministère de l'Economie d'une réduction de voilure notable des engagements financiers de l'Etat pour 2024. Ceux prévus pour soutenir le développement de la fibre et du très haut débit en France passent ainsi à la trappe. « Votre main ne tremble pas quand il s'agit de priver 300 000 foyers d'accès à la fibre », a indiqué le directeur des affaires publiques d'Orange France. Dans le détail, 37,81 M€ d'autorisation d'engagements sont annulés et plus de 116,81 M€ de crédits de paiement sont supprimés.

« Les opérateurs n’ont pas été consultés en amont sur cette annulation de crédits. Nous regrettons l’absence de concertation, et l’impact prévisible d’une telle décision sur l’aménagement numérique du territoire, qui sera nécessairement substantiel compte-tenu des montants sur les différents volets du PTHD », a indiqué de son côté à la Tribune un porte-parole de la Fédération Française des télécoms. Même son de cloche du côté de l'Avicca (association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel) qui pointe un risque de mise en péril du financement des réseaux d'initiative publique tout comme l'association des maires de France (AMF) qui a sorti sa calculette : « le Plan France Très Haut Débit perd 40 % de ses crédits [et va] lourdement impacter le quotidien des Français ».

La secrétaire d'Etat au Numérique veut y croire

Ce coup de rabot fera-t-il rater le coche de la France pour atteindre son ambition d'apporter la fibre à tous les Français d'ici 2025 ? La secrétaire d'Etat au Numérique Marina Ferrari veut quand même toujours y croire : « Sur l'accès à la fibre comme sur la téléphonie, les engagements pris par Emmanuel Macron et Gabriel Attal seront tenus ». Rendez-vous l'an prochain pour le bilan.