Nokia suspend son plan social jusqu’au lundi 2 octobre, a déclaré aujourd’hui Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat à l’Economie, à la suite de sa réunion avec le président de Nokia France, Thierry Boisnon, planifiée ce matin à 10 h 15. Le 2 octobre se tiendra un comité de suivi avec la direction de Nokia et les représentants du personnel, a précisé le secrétaire d’Etat. La semaine dernière, il avait déjà reçu les représentants du personnel de Nokia et les élus des villes de Nozay et Lannion où se situent des implantations de l’équipementier, précédemment des sites de la société Alcatel-Lucent, rachetée par le groupe finlandais en avril 2015.

Début septembre, Nokia avait en effet indiqué qu’il prévoyait de supprimer 597 emplois en France, en plus des 400 déjà touchés depuis le rapprochement avec Alcatel-Lucent. Or, au moment de l’acquisition de l'équipementier français, le groupe finlandais s’était engagé – à l’époque auprès d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie - à porter à 2 500 personnes les équipes de R&D, ce qui équivalait au recrutement de 500 personnes. Selon les représentants du personnel, 1/5ème seulement de ces recrutements ont eu lieu. « Manifestement, le compte n’y est pas », avait indiqué Benjamin Griveaux la semaine dernière, sur France Inter.

Un peu plus de 190 ingénieurs recrutés sur les 500 prévus

(mise à jour - 18:30) Dans un communiqué envoyé par la suite aux rédactions, la Direction de Nokia France revient sur ces différents points. Elle confirme le programme de recrutement de 500 ingénieurs de R&D qui doit être finalisé d’ici fin 2018, « dans le respect des engagements pris » et précise qu’à ce jour, « plus de 190 ingénieurs ont déjà été recrutés sur les sites de Lannion et de Paris-Saclay pour rejoindre les équipes de R&D et de Nokia Bell Labs ». Nokia ajoute devoir parallèlement « adapter son organisation pour renforcer » sa position en France sur « les activités de R&D dans les technologies d’avenir et le support aux clients locaux ». Les 597 postes menacés par son projet de transformation concernent l’ensemble des fonctions centrales et support pour l’activité réseaux. « Sa mise en œuvre se ferait progressivement en 2018 et 2019 », indique l’équipementier. A l’inverse, les fonctions de R&D vont donc se renforcer.

Nokia, qui emploie plus de 4000 salariés dans l’Hexagone, dit s’efforcer « de remplir pleinement les engagements pris auprès des autorités françaises », notamment sur l’emploi. La société rappelle qu’elle a investi plus de 200 M€ dans des start-ups françaises. Elle a notamment racheté Withings, spécialisée dans les objets de santé connectés en 2016 pour 170 M€.