Pour son Sopra Banking Summit 2021, l'ESN Sopra-Steria a mandaté le cabinet d'études Forrester pour réaliser une enquête mondiale sur les priorités et enjeux du secteur bancaire en matière de transformation numérique. Au total, 760 dirigeants d'établissements financiers, aussi bien des banques traditionnelles que des banques en ligne, ont participé dans 30 pays. Les répondants français sont au nombre de 36.

Pour les décideurs français interrogés, la priorité est incontestablement l'innovation, citée par 86% d'entre eux contre 72% au niveau global. Au cours des 12 prochains mois, les banques traditionnelles prévoient notamment d'investir dans les technologies réglementaires (100 %), l'augmentation de la sécurité des données (96 %), l'Internet des objets (91 %) et l'intelligence artificielle (91 %). Du côté des banques en lignes, les priorités diffèrent en partie, puisque celles-ci s'orientent d'abord vers l'Internet des objets (100 %), l'informatique quantique (100 %) et l'augmentation de la sécurité des données (100 %), puis l'intelligence artificielle (92 %), le réseau 5G (92 %), l'automatisation des processus robotisés (92 %), l'informatique de périphérie (84 %) et la technologie réglementaire (84 %). Le but de ces investissements est de créer de nouveaux produits et services digitaux intelligents et connectés (39 %) et de tirer parti des technologies émergentes (23 %) pour conserver l'avantage sur le marché.

Cybersécurité et données, enjeux critiques pour les banques

Les répondants français ont une perception optimiste de leurs capacités en matière d'expérience client, en particulier du côté des banques traditionnelles, qui sont 80% à juger celles-ci bonnes ou excellentes. Le chiffre est un peu plus faible du côté des banques en ligne, qui sont 67% dans ce cas. Les deux catégories mettent en avant les mêmes points forts en termes d'expérience client : l'intégration de produits/services dans les plateformes ou les canaux des partenaires (92 %), une meilleure connaissance client à partir de l'acquisition de données (89 %) et leur capacité à offrir une expérience multicanal transparente (86 %). Ces réponses soulignent le rôle clef de l'écosystème dans le secteur bancaire. Il n'est donc pas surprenant de voir que 91% des banques traditionnelles françaises cherchent à développer des partenariats pour augmenter la valeur apportée à leurs clients. La majorité (87%) des dirigeants perçoivent également l'acquisition de startups comme un moyen d'accélérer leur transformation numérique. Pour les banques en ligne, le recours à des services tiers est aussi un moyen rapide d'accroître leurs capacités numériques (74%), contre 63% chez les banques traditionnelles. Les principaux domaines sur lesquels intervient cette externalisation concernent la gouvernance et la surveillance.

Au niveau mondial, l'open banking apparaît comme une priorité, cité par 72% des répondants. Mais c'est également un enjeu auquel les banques estiment ne pas pouvoir répondre sans leur écosystème. Ainsi, 67% des sondés prévoient d'externaliser tout ou partie de leurs API d'open finance et 62 % envisagent également d'externaliser tout ou partie de leur conformité open banking. Les enjeux de sécurité des données et de cybersécurité se placent également en tête des préoccupations pour les décideurs du secteur bancaire, tous deux cités par 40% des banques traditionnelles comme défis principaux (les banques en ligne étant respectivement 38% et 35% à les mentionner comme défis majeurs). Ces enjeux sont encore plus sensibles en France, où la moitié des répondants considèrent la cybersécurité comme un sujet urgent et critique.