Les SSII sont remontées contre le déséquilibre affectant les relations commerciales qu'elles entretiennent avec leurs clients. C'est du moins la teneur du message que le Syntec vient de diffuser. Selon la chambre syndicale des entreprises du secteur IT, les clients de SSII tenteraient de contourner les dispositions de la loi de modernisation de l'économie (LME). Applicable depuis le 1er janvier, une disposition particulière semble contrarier les commanditaires des sociétés de services : toute facture doit désormais être réglée sous soixante jours calendaires ou quarante-cinq jours fin de mois. Face à ce raccourcissement des délais de paiement, certains clients imposeraient aux SSII qu'elles leur facturent une somme finalement inférieure à celle initialement convenue. Or, précise le Syntec, « le respect des dispositions légales ne peut ouvrir droit à aucune compensation [...] Toute demande consistant à exiger un avantage financier en contrepartie de la réduction légale des délais est inacceptable ». L'association professionnelle déplore par ailleurs le développement de « pratiques visant à obtenir une réduction rétroactive des prix et tarifs pour des prestations déjà effectuées ou en cours d'exécution ». Ces démarches, souligne le Syntec informatique, sont pourtant clairement interdites par le Code du commerce et, de fait, illégales. Ces deux dérives dénoncées par la chambre syndicale constituent des obstacles à la bonne marche des SSII. Et incitent le Syntec à jouer la carte du danger qu'elles font planer sur l'emploi. Les pressions sur les prix auraient ainsi « un impact direct sur la valorisation des salaires et les dépenses en innovation » et, plus largement, « sur la santé financière et sociale des entreprises ».