Dans un secteur ou certaines compétences technologiques font défaut, la formule de l’apprentissage permet d’accompagner des personnes vers un métier du numérique. Dans ce domaine, les organisations professionnelles ont toujours encouragé le déploiement de ce dispositif pour faciliter la mise en relation entre les personnes en stage et les entreprises technologiques. Toutefois, le plan de soutien à l’apprentissage présenté le 4 juin dernier par le gouvernement ne paraît pas adapté aux plus hauts niveaux de qualification, telles que celles des ingénieurs. En effet, la mesure phare de ce plan  se traduit par une aide à l’embauche d’apprentis, exceptionnelle pour 2020, qui se substituera à l’actuelle via une enveloppe de 5 000 € pour les apprentis mineurs et 8 000 € pour les majeurs. Cette aide ne concerne que les apprentis du CAP à la licence, excluant de facto ceux de niveau master ou diplômes équivalents (ingénieurs).  

Cette distinction entre les degrés de formation a eu pour effet de faire réagir des organisations comme Syntec Numérique, Syntec Conseil et Syntec Ingénierie, ainsi que la Cdefi, la CGE, la CPU, l’Anaf et l’Anaes. Pour elles, ce plan entretient l’idée que l’apprentissage ne serait pas un dispositif adapté aux plus hauts niveaux de qualification, alors que la réforme précédemment portée par le gouvernement visait à le promouvoir pour tous. De plus, cela pourrait générer un effet d’éviction des apprentis de niveau supérieur à la licence alors que les effets de la crise économique liée au Covid-19 frapperont tous les jeunes. 

Les PME en première ligne 

« Pour les étudiants de l’enseignement supérieur, notamment ceux issus de milieux les moins favorisés, un contrat d’apprentissage est parfois indispensable au financement des études », ont fait valoir les différents organismes dans communiqué. Même constat du côté des entreprises qui ne pourront pas favoriser l’apprentissage à plus haut niveau de qualification, alors que toutes les compétences sont utiles à la relance en période de crise. A l’inverse, une telle mesure exceptionnelle de soutien, si elle bénéficiait à tous renforcerait la compétitivité nécessaire à la relance, notamment celle des PME particulièrement mises à mal par la crise du Covid-19, soulignent les différentes associations. Pour ces raisons, elles demandent l’extension de ce dispositif de soutien à tous les apprentis.