Les douze derniers mois ont été une période de changement technologique dans le secteur financier britannique, avec le lancement de concurrents, les banques numériques et le développement de systèmes basés sur des blockchains, l'adoption accrue du cloud et une menace croissante en cybersécurité.

L'intérêt pour le blockchain a continué de croître en 2016, certaines des plus grandes banques du monde dévoilant des projets pilotes comme la Banque Royale d'Écosse, Barclays et Santander. Elles créent actuellement des applications à base de blockchain, par exemple pour les paiements internationaux. Il faudra quand même une bonne décennie avant que les systèmes à base de blockchain soient généralisés et débouchent sur une utilisation dans le grand public.

IDC estime que la première vague de systèmes de blockchain passera de la phase de test à la  production autour du financement du commerce, plusieurs projets pilotes se concrétiseront l'an prochain. Ce secteur est encore largement basé sur le papier et reste inefficace, ce qui en fait un bon candidat pour les applications de type blockchain, selon IDC. Côté fournisseurs, IBM et Microsoft poussent des produits et des services blockchain pour la finance.  IBM a appelé à une collaboration plus large pour développer la technologie blockchain dans le cadre du projet open source Hyperledger. Capgemini et CGI ont constitué des équipes de consultants sur ce sujet.

Des attaques dévastatrices

La cybercriminalité a été l'autre grand sujet en 2016 pour la finance. L'une des attaques les plus marquantes étant le vol de 81 millions de dollars à la banque centrale du Bangladesh par le biais de transferts Swift. Au Royaume-Uni, c'est Tesco Bank qui s'est fait dévalisé de 2,5 millions de livres, sur 9000 comptes courants. L'établissement ne sait pas exactement comment le vol a été effectué, l'incident a donc servi à mettre en évidence sa vulnérabilité et soulever des inquiétudes chez tous les concurrents et auprès du régulateur.

Le cloud public obtient un joli succès dans les banques, compréhensible compte tenu de la nature strictement réglementée de l'industrie. Si la modernisation et la gestion de l'infrastructure de type « legacy » restent un objectif pour la plupart des grandes banques, le cloud computing les aidera à développer et à déployer de nouveaux services numériques plus rapidement, de manière à rivaliser avec les fintech.

Des nouveaux entrants aux vieilles banques

De nombreuses banques utilisent depuis des années des logiciels tels que Salesforce et ServiceNow. Mais l'infrastructure as a service devient de plus en plus une option pour construire des applications orientées client et même pour héberger le SI des petites entreprises. En 2016, le géant du cloud public Amazon Web Services a annoncé que les nouveaux entrants Monzo et OakNorth utilisent ses services au Royaume-Uni, alors que HSBC s'appuie déjà sur AWS pour le développement d'applications mobiles. JP Morgan et Capital One comptent parmi les grands organismes de prêts américains travaillant avec AWS.

Les nouvelles banques vont percer ou couler. En 2016, une pléiade de nouvelles banques se sont lancées via des appareils mobiles au Royaume-Uni, comme Atom, Starling et Monzo. Elles ont obtenu des licences de banque au Royaume-Uni et sont dispensées d'une informatique en place et d'une possible réputation lourde à porter. Pour autant pourront-elles surmonter l'inertie des clients quand il s'agit de changer de banque ? L'« effet Uber» est-il envisageable dans le secteur de la banque de détail, étant donné qu'elles ont eu beaucoup de temps pour se préparer à l'entrée de nouveaux concurrents axés sur le numérique ? Les réponses à certaines de ces questions deviendront sans doute plus claires l'an prochain. Il sera également intéressant de voir si l'une des quatre grandes banques du Royaume-Uni va acquérir l'une des nouvelles banques numériques apparues récemment, comme  la banque française BPCE l'a fait en 2016, avec l'acquisition de Fidor.