La DSI et les métiers, un partenariat inévitable

La DSI doit se transformer en répondant à de nouvelles attentes. Une excellente occasion de se transformer en promoteur afin d'assumer un rôle de prospection sur les nouvelles solutions et les plateformes métiers. En quelques mots : devenir un acteur du changement. Pour ce faire, la DSI doit se convertir et se former, s’acculturer au digital, au cloud et aux démarches agiles. La rupture passera nécessairement par l’explosion des silos existants dans son organisation intrinsèque, la mise en place et l’animation de communautés, de centres d’expertises et de centres d’excellence. Les méthodes de “Think Design”, de refonte de l’expérience utilisateur, de l’expérience client ou du parcours client ne doivent plus avoir aucun secret pour elle.

Cette évolution n’est possible qu’avec les métiers, dans le cadre d’une refonte globale de la relation. Finis les parcours métier, MOA, AMOA, MOE… et autres MOE déléguées ! Le client étant le métier (et non la MOA représentante du métier), il faut lui redonner la place principale autour de la table et lui proposer d’échanger avec un “porteur d’application de la DSI”. Ce dernier a pour charge de dénicher les ressources et compétences nécessaires dans le back-office interne à la DSI.

Cette approche permet d’améliorer le cycle de développement, de le rendre agile, et surtout de mettre en place des outils maintenant matures favorisant la mise en place de l’intégration, la livraison ou encore le test en continu.

La DSI évolue pour devenir l’experte de l’interconnexion entre plateformes, de l’utilisation des micro services et des API.

Devenue intégrateur de services digitaux, la DSI se concentre avec les métiers sur les développements d’outils “cœur de métier” dans le cloud. Des solutions qui s’interconnectent à tous les nouveaux services proposés par les plateformes pour concevoir un écosystème cohérent.
Le nouveau rôle de la DSI consiste à s’assurer que la chaîne complète du processus soit sous contrôle, afin de répondre aux attentes et aux indicateurs de performance (KPI) exigés par les métiers.

La DSI, composante technologique au service des métiers

Reste à gérer l’informatique de production déjà en place (Legacy). Trois solutions sont généralement mises en avant : le « lift and shift », le replatforming ou la cloudification.

Un simple “Lift and Shift” vers le cloud ne permet pas la création de valeur ajoutée. Dès le départ, il convient de réfléchir à ce qu’apportent la puissance du cloud et ses services afin de permettre une évolution rapide des applications.

Un intermédiaire devient alors indispensable sans modifier les applications. Il s’agit de “transporter” ce Legacy dans le cloud, en sécurisant les flux et les données via un bus de données cloud natif. En clair, reprendre en main les données et mettre en place des référentiels plus simplement. Il faut aussi se poser les bonnes questions quant aux traitements des chaines de travaux via un ordonnanceur cloud natif afin de profiter de toute la puissance disponible.

L’utilisation massive de solutions PaaS pour le système, les middlewares et les bases de données favoriseront la mise en balance des contrats de maintenance, des contrats d’infogérance et l’optimisation de tout ce périmètre.

Il sera alors possible de reprendre en main des applications “transportées” pour éventuellement les faire évoluer et les transformer plus rapidement. Autant d’opérations facilitées grâce à la flexibilité et à la puissance ajustable du cloud.

Par cette orientation, la DSI devient enfin la composante technologique au service des métiers.

Les nouveaux fondamentaux de la DSI

Composante technologique au service des métiers, la DSI doit aussi se transformer. Cette renaissance passe par de nouveaux fondamentaux :

La gouvernance technologique. Les secteurs métier se transforment et prennent de plus en plus la forme de plateforme (la finance qui en fait un vecteur stratégique concurrentiel, l’automobile pour la sécurité et l’assistance à la conduite, le divertissement pour la diffusion). Devenir “technologie centric” n’est pas chose simple pour certains secteurs économiques, c’est cependant une nécessité.

Le cloud, qui devient un moteur de la transformation digitale et un vecteur d’amélioration continue et d'innovation.

La sécurité du système d'informations via de nouvelles règles répondant à la politique de sécurité de l’entreprise, tout en prenant en compte le nouveau monde du cloud (évolution d’une sécurisation périmétrique à une sécurisation par défaut de l’objet utilisé ajoutée à celle-ci, résilience par défaut des objets et des services, etc.).

La gouvernance des données. Cette évolution devient une opportunité pour reprendre en main les flux, leur traçabilité et leur sécurisation via des systèmes de bus de données cloud natif. A plus long terme, si ce n’est le cas, il faut se poser les bonnes questions pour mettre en place les bases d’un outil de référentiel des données de même cloud natif, regroupant les informations de référence stratégiques et sensibles de l’entreprise, auquel seront interconnectés toutes les applications. Ces évolutions permettront de gérer au plus bas niveau la sécurisation des données.

Les réseaux et la connectivité. Une fois tout le système d’information applicatif migré sur le cloud et les plateformes, ils deviennent le système névralgique de l’infrastructure. Il est indispensable aussi s’assurer que les accès à internet et au cloud sont bien dimensionnés, que la qualité de service de bout en bout est optimale et que la résilience suffit pour répondre aux enjeux métier.

Le développement qui se réforme. Il faut sortir du modèle en V, accélérer l’adoption des approches agiles, outiller les développeurs, aller vers le DevOps, penser aux développements de masse avec l’agile à l’échelle, penser API et microservices (no stack), dénicher des développeurs maitrisant toute la chaine (full stack) et surtout amener le métier autour de la table.

La vigilance économique. Toute transformation digitale a un coût, de même qu’une migration dans le cloud. Après le changement de modèle (une fois la migration réalisée), les gains apparaissent à moyen terme. Cependant, il faut rester vigilant et surveiller de façon récurrente ces coûts qui peuvent vite exploser. Il est conseillé d’utiliser un contrôleur de gestion du cloud, qui analysera l’usage au regard des coûts et préconisera - voire imposera - des changements de configuration.

La Digital Factory. Elément clé de la transformation digitale, usine à transformer, cocon d’experts internes et de partenaires axant leur travail sur les piliers technologiques de la disruption de l’outil de production de l’entreprise (big data - simulations et cas d’usage -, Intelligence Artificielle, IoT, mobilité, systèmes ouverts, cybersécurité, robotique…) L’acculturation au digital se fait aussi par la formation des équipes de la DSI et du métier : le déploiement par exemple d’un Digital Store pour présenter et rendre accessible à chacun les nouveaux outils mis à disposition devient alors un vecteur d’appropriation.

Toutes ces transformations sont une page qui se tourne pour la DSI et qui la positionnent comme acteur du changement et du nouveau modèle inéluctable de l’entreprise qui se réinvente.